Abus de pouvoir en pleine pandémie.
Les habitants de Lubumbashi, la capitale économique de la République démocratique du Congo, dénoncent une augmentation de l’insécurité chronique qui serait due au couvre-feu décrété le 18 décembre en réponse à la pandémie COVID-19.
Viol sur la propriété privée
Plusieurs femmes affirment avoir été agressées sexuellement à leur domicile entre 21 heures et 5 heures du matin, perpétrés pour la plupart par des hommes en uniforme.
Une victime de viol anonyme partage courageusement son expérience.
« Ils m’ont demandé de donner l’enfant à mon mari, je l’ai donné à mon mari, pensant qu’ils allaient maintenant partir, et soudain ils m’ont dit d’enlever mes vêtements. J’ai enlevé mes vêtements, car j’avais peur. Alors que j’enlevais mes vêtements, un des policiers a donné son arme à l’autre, il a commencé à avoir des rapports sexuels ».
La violence dans les espaces publics
L’insécurité chronique touche beaucoup plus la classe moyenne désignée ou les pauvres qui résident dans le quartier périphérique que les riches (c’est-à-dire les expatriés et les ménages aisés) qui vivent dans des villas sécurisées.
Le mardi 12 janvier, vers 8 heures du matin, cinq hommes armés ont dévalisé et blessé un cambiste dans le centre ville. Son père avait été tué dans un cambriolage l’année dernière.
Aminata Mukalay, une commerçante locale, est frustrée par l’impunité dont bénéficie la situation actuelle.
« Il n’est pas compréhensible qu’un soldat avec des armes et des munitions ouvre le feu dans le centre ville, tirant une cinquantaine de balles sans restriction, ce n’est pas normal. Cette histoire doit interpeller le ministre de l’Intérieur et le gouverneur, pour qu’ils fassent leur travail. »
Questions pour le département de la police
Louis Segond Karawa, le chef de la police, exprime sa position sur la question.
« Nous avons effectivement constaté que c’est pendant cette période du couvre-feu qu’il y a des actes de délinquance, d’appropriation et de violence que nous vivons dans la ville. « Il y a toujours des brebis galeuses, on ne peut pas le nier, mais chaque fois que nous constatons des cas directement liés à nos forces de sécurité, nous n’hésitons pas à les interpeller, à donner des sanctions plus sévères. »
Le couvre-feu national reste en vigueur dans toute la République démocratique du Congo qui a enregistré quelque 21 000 cas de coronavirus depuis le début de la pandémie en mars, principalement dans la capitale Kinshasa.