De nationalité guinéenne, elle succèdera à Mme Leila Zerrougui en tant que Représentante spéciale du secrétaire général de l’ONU et Cheffe de la mission des Nations-Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO), la plus importante opération de paix dans l’espace francophone.
Après trois années à la tête de la mission de maintien de la paix en RDC, la diplomate algérienne Leïla Zerrougui s’apprête à passer la main. Pour lui succéder, le secrétaire général de l’ONU António Guterres a choisi de nommer l’expérimentée diplomate guinéenne Bintou Keïta.
Toute une carrière aux Nations-Unies
« Une enfant des Nations unies ». C’est en ces termes que Leïla Zerrougui, dont le mandat prend fin le 6 février, a présenté mi-janvier la future cheffe de la Monusco. Au sein de la mission, le choix d’un profil comme celui de Bintou Keïta ne surprend pas.
Femme, africaine, ce que privilégiaient certains partenaires comme la France, la diplomate guinéenne est surtout un « pur produit onusien », résume un diplomate en poste à Kinshasa. Née en 1958, formée à l’Université de Panthéon-Assas, à Paris, Bintou Keïta a rejoint l’ONU en 1989, à 31 ans.
Mme Keita fera bénéficier la mission de 30 années d’expérience, principalement en Afrique subsaharienne, dans les domaines de la paix, la sécurité, le développement, l’humanitaire et les droits humains.
Depuis janvier 2019, elle occupait le poste de Sous-Secrétaire générale pour l’Afrique au sein du Département des affaires politiques et de la consolidation de la paix (DPPA) et du Département des opérations de paix (DPO) après avoir été Sous-Secrétaire générale aux opérations de maintien de la paix de novembre 2017 à décembre 2018.
C’est sur elle qu’Antonio Guterres a porté son choix, contrairement à d’autres candidats, dont l’Américain J. Peter Pham. Cet ancien envoyé spécial des Nations-Unies pour les Grands Lacs, était pressenti à ce poste.
Nouvelle ère politique
Bintou Keïta prendra ses fonctions dans un contexte politique marqué par des tensions entre Félix Tshisekedi et son prédécesseur Joseph Désiré Kabila. Lors de sa dernière conférence de presse en tant que Cheffe de la Monusco, Leila Zerrougui a souligné les progrès accomplis par le pays au cours de son mandat, en particulier l’ « évolution positive» de la situation politique et les avancées en matière de représentativité des femmes au sein des instances décisionnelles.
Elle a estimé que « Le Congo est un pays qui a les moyens de pouvoir s’en sortir » et a appelé les congolais à poursuivre les efforts pour faire avancer la paix. Séparément, dans un entretien avec Le Monde, elle a appelé à soumettre les chefs de guerre à la justice afin qu’ils répondent de leurs crimes tout en déplorant le retard pris dans la mise en place du programme de désarmement, démobilisation et réintégration (DDR).