Les comités de résistance issue de la révolution ont créé une cellule d’urgence afin d’aider les victimes.
Au Soudan, le bilan continue de grimper après les violences du week-end dernier dans l’ouest du Darfour. L’on a désormais atteint 159 morts, 203 blessés et 90 000 déplacés selon le syndicat local des médecins.
Les tueries ont débuté après l’homicide d’un membre de tribu arabe par une personne non arabe. S’en est suivie un cycle de représailles sanglantes. Selon certains témoins, des miliciens seraient toujours à l’intérieur du camp de déplacés de Krinding, principal lieu ciblé par les attaques. Des vidéos ont circulé, exposant des maisons démolies et réduites en cendres. Il y aurait encore des corps à l’intérieur, faisant craindre un bilan encore plus effroyable.
Les déplacés résidant au camp ont détalé dans les environs. Un peu plus de la moitié serait dans la ville d’El Geneina, cachés dans des écoles et bâtiments divers, les autres auraient trouvé refuge dans les villages alentours.
Une quinzaine de blessés ont été transférés à Khartoum qui en retour a envoyé une équipe de spécialistes et de chirurgiens à El Geneina pour soutenir les agents de santé locaux.
Les comités de résistance issue de la révolution ont créé une cellule d’urgence afin d’aider les victimes. Ils ont appelé les organisations humanitaires à intervenir rapidement.
Le chaos
Dans la soirée de mardi, des hommes armés ont attaqué la résidence sécurisée du gouverneur Mohammed Abdalla Al Douma. Après une heure de fusillade, ils ont pu être refoulés sans qu’il y ait de victime. Mohammed Abdalla Al Douma a déploré « un assaut destiné à créer l’instabilité et le chaos ».
Ces violences sont un test majeur pour la transition qui a insisté pour que la force onusienne au Darfour finisse son mandat le 31 décembre. Les Soudanais sont désormais seuls pour assurer la sécurité de tous.
Pour mémoire, lundi 18 janvier, des attaques ont eu lieu dans l’État du Darfour-Sud. Là-bas, des hommes « de la tribu arabe des Rizeigat à bord de véhicules, de motos et de chameaux ont lancé une attaque contre le village de Saadoun », a rapporté Mohamed Saleh, un chef de cette tribu.