L’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, ou le HCR, avertit que les pays du Sahel ont atteint un point de rupture car la violence incessante dans la région a provoqué le déplacement de plus de 2 millions de personnes à l’intérieur de leur propre pays pour la toute première fois.
Les besoins humanitaires au Burkina Faso, au Tchad, au Mali et au Niger augmentent à mesure que l’escalade de la violence fait fuir un nombre croissant de personnes pour sauver leur vie. L’agence des Nations unies pour les réfugiés rapporte que les déplacements internes au Sahel ont quadruplé en deux ans seulement et qu’ils sont en augmentation.
Cette année déjà, l’agence signale que la violence au Niger et au Burkina Faso a forcé plus de 21 000 personnes à fuir leur foyer. Le Sahel accueille également plus de 850 000 réfugiés, principalement en provenance du Mali. Cela crée une couche d’insécurité supplémentaire et accroît le fardeau des communautés appauvries.
Le porte-parole du HCR Boris Cheshirkov déclare que la situation sécuritaire dans cette région instable entrave les efforts pour atteindre de nombreuses personnes ayant besoin d’aide.
« C’est une région où tant de crises convergent. Vous avez d’une part les déplacements et les conflits armés, » a déclaré M. Cheshirkov. « Il y a aussi l’extrême pauvreté. Vous avez la pandémie. Vous avez aussi les changements climatiques qui forcent les gens à se déplacer et qui affectent ceux qui sont déjà déplacés. La situation doit donc faire l’objet d’une plus grande attention, et ce de toute urgence ».
Le HCR appelle à la fin de la violence, qui détruit tant de vies et de moyens de subsistance. Selon M. Cheshirkov, les Etats doivent agir maintenant pour aider les pays du Sahel à s’attaquer aux causes profondes de ce déplacement forcé et à stimuler le développement durable.
« L’extrême vulnérabilité du Sahel a été mise à nu par l’impact des déplacements forcés, causés par la violence généralisée et horrible perpétrée par des groupes d’insurgés armés et des gangs criminels », a déclaré M. Cheshirkov. « La réponse humanitaire est dangereusement débordée, et le HCR exhorte la communauté internationale à redoubler son soutien à la région ».
Le HCR rapporte que de nombreuses personnes déplacées à l’intérieur du pays manquent d’abris et dorment à la belle étoile. Il affirme que des abris, de l’eau et d’autres secours essentiels sont désespérément nécessaires.
Il rapporte que les conditions désastreuses dans lesquelles les personnes déplacées sont forcées de vivre ont été aggravées par la pandémie COVID-19. L’agence pour les réfugiés affirme que l’accès à la santé et à l’assainissement pour prévenir la propagation de cette maladie mortelle et hautement infectieuse est une priorité.