Une double attaque contre l’armée dans le centre du Mali a tué six soldats dans la nuit, tandis qu’une trentaine de personnes suspectées de djihadisme ont été laissées mortes en réponse, a déclaré l’armée dimanche.
Les attaques ont eu lieu près de la frontière avec le Burkina Faso sur des positions de l’armée qui ont été visées dans le passé, une offensive islamiste meurtrière ayant débuté dans le nord du Mali en 2012 avant de se propager ailleurs.
« Le bilan provisoire est de six morts et 18 blessés » parmi les soldats, a déclaré l’armée dans un communiqué, ajoutant que les attaques ont suscité une réaction qui a fait « environ 30 morts du côté des terroristes ».
Les raids ont eu lieu à Boulkessy et Mondoro, dans le centre du pays du Sahel, qui a connu des violences.
Les attaques « complexes et simultanées » ont eu lieu vers 3h30 du matin (0330 GMT), a déclaré l’armée, un responsable local à Mondoro estimant que les combats ont continué pendant environ une heure.
Selon l’armée, une quarantaine de motos et une grande quantité de matériel militaire ont été saisies par les attaquants.
Un certain nombre de soldats blessés ont été évacués par hélicoptère, selon une source médicale.
Préoccupation de l’ONU
En septembre 2019, les mêmes positions de l’armée ont été visées dans l’une des attaques les plus meurtrières à avoir frappé le Mali depuis 2012, avec une cinquantaine de soldats tués.
Cette double attaque a ensuite été revendiquée par le Groupe de soutien à l’Islam et aux Musulmans, la principale alliance djihadiste de la région du Sahel affiliée à Al-Qaïda.
Jeudi, trois autres soldats maliens ont été tués dans l’explosion d’une bombe dans la région de Mondoro.
Le Mali est soutenu dans sa lutte contre les djihadistes par la force française Barkhane, qui compte 5 100 hommes répartis dans la région aride du Sahel.
En plus du Mali, la force française a combattu des groupes djihadistes aux côtés de soldats de Mauritanie, du Tchad, du Burkina Faso et du Niger.
L’ONU a également déployé au Mali sa force de maintien de la paix MINUSMA, forte de 13 000 hommes, qui a subi 146 morts hostiles depuis sa création en 2013.
Les violences liées aux insurrections djihadistes et séparatistes au Mali depuis 2012 ont fait des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés, le centre du pays étant devenu l’un des principaux foyers de tension.
Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a récemment déclaré que plus de deux millions de personnes dans le Sahel avaient fui leurs foyers en raison de la violence.
Le Conseil de sécurité de l’ONU a tenu une réunion au début du mois consacrée à la crise qui sévit depuis longtemps au Mali.
Le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, a exprimé son inquiétude face à la détérioration de l’environnement sécuritaire, soulignant que la situation au centre du Mali est particulièrement préoccupante.