Une vidéo d’un prêtre kenyan qui fustige des politiciens de haut niveau, dont le président Uhuru Kenyatta, sur leur gestion des affaires du pays a été largement diffusée sur les médias sociaux.
Les commentateurs ont félicité le révérend Sammy Wainaina, le doyen de la cathédrale de la Toussaint à Nairobi, la capitale, pour avoir « dit la vérité au pouvoir ».
Dans son sermon dominical, le révérend Wainaina a critiqué une campagne en cours pour changer la constitution du Kenya qui verra le poste de premier ministre et de députés réintroduit dans le bras exécutif du gouvernement.
Il a déclaré que l’initiative « Building Bridges » (BBI) ne résoudrait pas les problèmes urgents du pays comme le chômage et la pauvreté.
« Nous avons de l’argent pour le BBI qui ne profitera qu’à quelques personnes au sommet, les caïds… mais nous n’avons pas d’argent pour construire des écoles, alors nos enfants [sont forcés] d’apprendre sous les arbres », a-t-il dit.
« Laissez-moi rappeler aux Kenyans que lorsque votre homme tribal deviendra président ou occupera les cinq premiers sièges, vous resterez pauvres », a-t-il ajouté.
Mais il a gardé ses critiques les plus cinglantes pour le président Kenyatta, qui a récemment déclaré que le Kenya perdait plus de deux milliards de shillings (18 millions de dollars ; 13 millions de livres sterling) par jour à cause de la corruption.
« Que dites-vous aux Kenyans quand vous avouez cela ? Que vous êtes vaincus ? Qui sauvera alors ce pays si le président ne peut pas nous sauver ? » a-t-il demandé.
« Monsieur le Président, vous avez la commission d’éthique et de lutte contre la corruption, vous avez le directeur des poursuites publiques, vous avez le service national de renseignement, vous avez tous les appareils gouvernementaux à votre disposition.
« Soit le gouvernement sait qui vole l’argent des Kenyans, soit le gouvernement fait partie des voleurs », a-t-il dit, ajoutant qu’il n’accueillerait plus de politiciens dans son église.
Les propositions du BBI ont profondément divisé le pays et intensifié les campagnes politiques dans le pays.
Les politiciens qui s’opposent et soutiennent l’initiative ont sillonné le pays pour faire valoir leurs arguments auprès du public avant le référendum prévu.