L’organisation signale également des attaques sur les réseaux sociaux contre des humanitaires accusés de partie prise dans le conflit.
En Centrafrique, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) appelle au respect des droits de blessés à accéder à des soins médicaux. L’organisation parle des «signaux inquiétants » et des violations de ce droit par des attaques sur les réseaux sociaux contre des humanitaires accusés de partie prise dans le conflit.
« Le premier impératif humanitaire, c’est d’évacuer les blessés et assurer qu’ils ont les soins auxquels ils ont le droit selon le droit international humanitaire. On arrive largement à le faire. Cela dit, c’est vrai qu’il y a des signes qui sont inquiétants. On est confrontés au fait, c’est classique quand il y a des guerres, des conflits armés, qu’on voit toujours dans le blessé l’adversaire. Et en fait, un blessé une fois qu’il est blessé ne doit plus être vu comme l’adversaire, mais comme un patient qui a le droit d’être soigné. Donc, c’est vraiment un appel à tous, quand ils se trouvent dans une situation où on a des blessés, que ces blessés soient épargnés et justement respectés dans leur droit au soin », explique Bruce Biber, chef de délégation du CICR en Centrafrique.
D’autres organisations humanitaires dénoncent des entraves à leur liberté de circuler dans le pays, pour venir en aide aux populations en difficulté. Virginie Baïkoua, la ministre de l’Action humanitaire, dit comprendre ces inquiétudes. Cependant estime que s’agissant des mesures exceptionnelles mises en place par le gouvernement, elles ont pour objectif de « protéger » les humanitaires en cette période d’insécurité.
Faciliter le déplacement des acteurs humanitaires
« Nous sommes en conflit. Le gouvernement doit protéger aussi les acteurs humanitaires. Ces contrôles, ce n’est pas contre les acteurs, c’est pour aussi les protéger. Même nous, quand on passe, les forces de l’ordre font leur contrôle. Ils ont mis en place une méthode de travail pour faciliter le déplacement des acteurs humanitaires. Quand l’équipe va se déplacer, il faut que je sois au courant, et qu’on partage aussi avec les forces de l’ordre qui sont dans des checkpoints qui sont en place officiellement, pour qu’on puisse savoir que c’est l’équipe humanitaire qui se déplace. Ce dispositif a été mis en place exceptionnellement. C’est peut-être contraignant, mais comme le président l’a dit, on est en guerre. Alors il faut prendre des mesures idoines pour réguler, pour contrôler. Et force reste à la loi », justifie Virginie Baïkoua.