Les services de l’institution de Bretton Woods ont achevé des entretiens avec les autorités locales à propos d’un nouveau programme à moyen terme qui pourrait être appuyé par ses ressources à hauteur d’environ 560 millions de dollars, au titre de la Facilité élargie de crédit et du Mécanisme élargi de crédit.
C’est une bouffée d’oxygène qu’apporte la nouvelle du FMI au Tchad. L’équipe du Fonds monétaire international (FMI), dirigée par Edward Gemayel qui a participé à des réunions à distance du 3 au 14 décembre 2020 et le 25 janvier 2021, vient de donner son accord pour un nouveau programme à moyen terme qui pourrait être appuyé par les ressources du FMI, à hauteur d’environ 560 millions de dollars, soit près de 300 milliards de Fcfa, au titre de la Facilité élargie de crédit (FEC) et du Mécanisme élargi de crédit (Medc).
Selon le FMI, ce programme donnera un point d’ancrage aux mesures et réformes envisagées par le gouvernement en vue de renforcer la riposte du pays face à la pandémie, de jeter les bases d’une reprise économique verte et inclusive et de rétablir la viabilité de la dette.
« Les mesures principales de ce programme d’inspiration nationale et appuyé par le FMI viseront à mettre en œuvre les réformes structurelles voulues par les autorités pour favoriser la croissance inclusive et la réduction de la pauvreté, ainsi qu’à remédier aux facteurs de fragilité et à rétablir la viabilité de la dette en menant un assainissement budgétaire propice à la croissance et en restructurant la dette en profondeur », indique le FMI dans l’exposé des motifs.
En effet, le Tchad continue de faire face à de sérieuses difficultés dues aux chocs combinés de la pandémie de Covid-19, de la dégradation des termes de l’échange, des changements climatiques et de l’aggravation de l’insécurité dans la région. Le bas niveau des cours du pétrole et de sa production, la faiblesse de la demande extérieure et les mesures d’endiguement prises au niveau national pèsent sur les perspectives et . ont de graves répercussions économiques et sociales;
En 2020, l’activité non pétrolière devrait s’être contractée de 1,7%, le secteur bancaire a été mis à rude épreuve, la croissance de la production pétrolière a été faible (2,4% selon les estimations) et l’inflation annuelle moyenne est passée à 4,5%, contre un taux négatif en 2019. Les deux1, décaissements effectués eh avril et en juillet dernier au titre de la Facilité de crédit rapidé (FCR) ont permis de combler le déficit de financement extérieur pour 2020, mais les besoins de .financement budgétaire et extérieur demeurent considérables à moyen terme.
« Le programme à moyen terme des autorités est axé sur des réformés ambitieuses visant à soutenir la reprise après la Covid et la réduction de la pauvreté, ainsi que rétablir la viabilité de la dette. Il comprend notamment un ensemble de réformes destinées à augmenter les recettes non pétrolières, ’ à consacrer des ressources suffisantes aux secteurs sociaux et à ! investissement public, à renforcer le secteur bancaire, à promouvoir l ’accès à une énergie plus abordable et verte, ainsi qu’à améliorer la gouvernance, la transparence en matière de dette et le climat des affaires », a déclaré Edward Gemayel.
Pour sa part, le gouvernement tchadien a réaffirmé sa détermination à pousser ces réformes, y compris lors de la période des élections présidentielles et législatives de 2021. Il s’attend à ce que le soutien financier du FMI ouvre la voie à un large soutien financier de la part des partenaires au développement ainsi qu’à un allégement de la dette de la part des créanciers.
« La politique budgétaire, qui bénéficiera de l’assistance technique du FMI et d autres bailleurs de fonds, s’attachera à rétablir la viabilité de la dette, à soutenir la reprise après la Covid-19 et à renforcer la résilience. La poursuite de l’augmentation des recettes intérieures, conjuguée à la rigueur budgétaire, devrait rendre le budget moins tributaire des recettes pétrolières et libérer des ressources qui pourront être consacrées à des investissements rentables et à des dépenses sociales », a indiqué le ministre des Finances Tahir Hamid Nguilin.
Outre les mesures d’assainissement des- finances publiques envisagées dans le programme, les autorités tchadiennes, soucieuses de rétablir la viabilité de la dette, ont dépensé une demande officielle de restructuration de leur dette extérieure au titre du cadre commun établi par le G20 pour le traitement de la dette.
Le Financier d’Afrique