L’ancien Premier ministre ivoirien et ancien porte-parole de l’opposition ivoirienne Pascal Affi N’Guessan s’est envolé mercredi dernier à Accra pour participer aux funérailles de l’ancien président ghanéen Jerry Rawlings. Il représentait le président Alassane Ouattara.
Beaucoup d’observateurs politiques ont été surpris d’apprendre que l’ancien porte-parole de l’opposition ivoirienne et ancien Premier ministre Pascal Affi N’Guessan est allé au Ghana représenter le président ivoirien Alassane Dramane Ouattara aux obsèques et aux funérailles de l’ancien président ghanéen Jerry Rawlings.
Ce dernier est décédé le 12 novembre 2020 à Accra et a été inhumé mercredi dernier au cimetière militaire d’Accra, après une cérémonie funéraire faite de nombreux hommages sur la place de l’indépendance du Ghana. Les relations entre Alassane Ouattara et Jerry Rawlings n’étaient certes pas semblables à celles que l’ancien président ghanéen entretenait avec l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo. Mais, cela justifie-t-il le fait qu’il se fasse représenter pat le leader d’un parti de l’opposition ? ,
Mesures d’apaisement annoncées
Les divergences entre Alassane Ouattara et Pascal Affi Nguessan ont-elles été balayées à quelques semaines des élections législatives du 6 mars 2021? Pascal Affi Nguessan a lui-même affirmé que sa «libération vient à la suite des discussions dans le cadre du dialogue» entre l’opposition et le pouvoir pour décrisper le climat politique très tendu depuis l’élection présidentielle du 31 octobre dernier.
En effet, ce sont des pourparlers entre le pouvoir et l’opposition en vue des élections législatives qui ont rendu sa libération possible. Le climat politique a commencé à se détendre avec la libération de Pascal Affi NGuessan. Pascal Affi N’Guessan avait été arrêté le 9 novembre 2020 à une centaine de kilomètres d’Abidjan. Pascal Affi Nguessan a passé presque deux mois de détention préventive.
L’opposition exige l’arrêt des poursuites et la libération de tous ses leaders inculpés à la suite des violences électorales liées à réfection présidentielle, qui ont fait 85 morts et près de 500 blessés du mois d’août au mois de novembre dernier. D’autres militants étant toujours en détention, M. Affi Nguessan a été formel: «J’espère que les autorités ne s’arrêteront pas à ma libération».
Selon le gouvernement, le pouvoir, l’opposition et la société civile ont achevé récemment un premier cycle de pourparlers d’une semaine, à l’issue duquel la date des élections législatives a été fixée au 6 mars 2021. Bien qu’aucun accord n’ait été formellement signé, des progrès auraient été enregistrés. S’exprimant lors d’un récent Conseil des ministres, le président Alassane Ouattara a déclaré que le dialogue politique était «un pas important», même si «on ne peut pas tout régler en un seul jour».
Dénonciation de la confusion
Alassane Ouattara semble confiant : «Ces élections (législatives) nous permettront de voir le vrai paysage politique de notre pays après plus de dix ans d’absence de certains partis politiques (le Fpi, Ndlr) et je suis personnellement engagé à faire en sorte que les mesures d’apaisement puissent être prises», a-t-il ajouté. Pascal Affi Nguessan a annoncé qu’il allait «reprendre ses activités politiques» avec l’espoir d’une réunification du Front populaire ivoirien (Ffi).
Notamment entre sa faction et celle des fidèles de l’ancien président Laurent Gbagbo. Ceci pour que le Fpi réunifié se «repositionne sur l’échiquier politique national en gagnant te maximum de sièges aux législatives». M. Affi Nguessan a déjà déposé un dossier de’ candidature pour sa réélection à la députation aux législatives du 6 mars prochain.
M. Affi Nguessan est pré: a en découdre avec les candidats d’autres formations politiques dont celui du Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (Rhdp). Par un courrier adressé au président de ;a Commission électorale
indépendante (Cei), Pascal Affi N’guessan a dénoncé; depuis le Ghana l’usage « frauduleuse» de son logo par certains candidats aux législatives du 06 mars 3021 : «li nous est donné de constater que des candidats, pourtant investis par d’autres partis et groupements politiques lors du dépôt de leur candidature à la Cei, se prévalent abusivement des attributs du Front populaire ivoirien pour promouvoir leur candidature sur les réseaux sociaux.».
Pascal Affi N’guessan, estime que cette attitude «contraste de façon flagrante avec la loyauté et l’élégance de la concurrence électorale ».
La Nouvelle Expression