Ils sont six au total à avoir enragé le ministre camerounais de l’Education de base, Laurent Serge Etoundi Ngoa.
Le ministre de l’Education de base (Minedub), Laurent Serge Etoundi Ngoa par une décision prise le 29 janvier 2021 relève de ses fonctions un directeur d’école primaire publique pour violences sexuelles sur élève en bas âge au sein de son établissement. Il s’agit précisément de l’Ecole publique de Biaberebe groupe 2A, arrondissement de Bafia, département du Mbam-et-Inoubou, région du Centre.
Corruption à outrance
Dix jours plutôt (19 janvier), Laurent Serge Etoundi Ngoa suspend de leurs fonctions cinq directeurs d’écoles primaires publiques pour pratiques de corruption. Quatre des mis en cause étaient en service dans l’Extrême-Nord et le dernier dans le Centre. La décision de Laurent Serge Etoundi Ngoa ne précise pas la nature des pratiques, ni ne circonscrit la durée de la suspension.
Mais cette décision provoque quelques grincements de dents. « L’acte du ministre est salutaire. Mais le nombre de responsables épinglés ne traduit pas l’ampleur de la corruption qui gangrène le milieu scolaire », réagit un acteur de la société civile.
Le secteur de l’Education, vivrier de la corruption
En effet dans son rapport 2019, sur l’état sur la lutte contre la corruption au Cameroun rendu public le 17 décembre 2020, la Commission nationale anti-corruption (Conac) recense 4 482 appels reçus de toutes les 19 régions du pays via son numéro vert pour dénoncer les pratiques délictueuses. Dans ce classement, le ministère de l’Education de base et celui des Enseignements secondaires apparaissent en 8ème position avec 248 dénonciations.
« Début 2000, le président de la République a décrété la gratuité de l’école primaire publique. Mais depuis belle lurette force est de constater que celle-ci est un leurre. Entre les frais d’adhésion obligatoires à l’association des parents d’élèves gérés dans la plus grande opacité, les frais de cours de rattrapage, le monnayage des places et autres, le parent paie un prix plutôt fort », s’insurge un parent.
Consciente de cette réalité, la Conac, a dans le cadre de la campagne nationale dénommée « rentrée scolaire 2020-2021 sans corruption », sillonné le Cameroun du 19 au 23 octobre en vue « de sensibiliser les élèves et les enseignants aux valeurs d’intégrité comme gage d’un Cameroun ans corruption ».