Les Ougandais de la ville de Gulu ont regardé en direct le procès de l’ancien commandant rebelle Dominic Ongwen.
Ils se sont réunis en trois endroits différents, la salle de l’école technique pour filles de St Monica étant pleine à craquer, la plupart des femmes suivant le procès traduit dans leur langue locale, l’acholi.
Le bureau de la CPI à Kampala assure la retransmission dans 25 lieux différents, dont les quatre anciens camps de personnes déplacées à l’intérieur du pays (IDP) où Ongwen aurait commandé les forces rebelles de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) lors de leur attaque entre 2003 et 2004.
L’un de ces lieux est le quartier de la forêt de Bar-Olik, un camp pour personnes déplacées à l’intérieur du pays situé juste à l’extérieur du centre ville de Gulu, où la plupart des résidents sont des personnes qui n’ont pas pu retrouver le chemin du retour ou qui pensent que leurs familles ne les reprendront peut-être pas à cause des atrocités qu’elles ont commises.
Les habitants du camp se sont rassemblés sous une tente, sous un arbre, pour assister à la séance du tribunal. Des centaines de personnes qui regardent aujourd’hui dans la région du nord seraient d’anciens enlevés par la LRA et même des combattants.
Pendant les deux décennies où la LRA a sévit dans la région, des milliers de familles ont perdu des êtres chers. Beaucoup sont encore considérées comme disparues.
Depuis 2000, on estime que 25 000 personnes ont bénéficié des dispositions de la loi d’amnistie et sont rentrées chez elles.
Elles ont été réintégrées dans la communauté après être passées par le Mato Oput – le système de justice traditionnel qui met l’accent sur le pardon et la réconciliation.
La LRA reste active en RD Congo, en République centrafricaine et au Sud Soudan où elle continue à piller, à assassiner et à enlever des gens.
Les mandats d’arrêt de la CPI pour le chef Joseph Kony et un autre commandant en chef sont toujours en cours.