Pour le moment, il est difficile de dire quelles sont les projets du leader religieux.
Au Mali, l’imam Mahmoud Dicko refait surface. Vendredi 5 février, il a rendu public un document dont le titre « Manifeste pour la refondation du Mali ». En d’autres mots, le leader religieux lance un appel à sauver le Mali.
«Sans réaction collective maintenant, l’État qui nous gouverne n’a plus de sens », écrit-il. Il propose la construction d’un nouveau pacte républicain et s’engager en personne à « bâtir des passerelles entre acteurs civils et armés».
Pour le moment, il est difficile de dire quelles sont les intentions du leader religieux. L’imam Mahmoud Dicko opte dans ce texte pour une éloquence politique, à commencer par le choix du mot « manifeste ». Prend-il du recul avec les militaires qu’il a jusqu’à présent formellement soutenus ?
Veiller au grain
« Pas forcément », défend le sociologue Brema Ely Dicko. Mais c’est un rappel qu’il garde un oeil ouvert et surveille la transition, selon ce dernier.
Ce texte n’a pas pu être écrit à l’insu des militaires, pense pour sa part Gilles Holder, un spécialiste de l’islam malien. Toutefois plus que la caution de l’ex-junte ce qui compte principalement pour l’anthropologue c’est le calendrier choisi et l’intention.
L’appel de l’Iman intervient quelques jours après la dissolution, la commission électorale nationale indépendante (Ceni). Pour le gouvernement malien, cette dissolution est légale. Alors que pour une partie de la classe politique, comme les partis du M5 (opposants), cette décision entre plutôt dans le cadre d’une stratégie du gouvernement pour contrôler les élections générales de 2022.
« Ça montre simplement que c’est un gouvernement qui n’a aucun respect pour les lois. Ils ont déjà préparé leurs textes. Ceux qu’ils veulent venir imposer la tête du pays, ils ont déjà préparé leurs textes. Tout le reste est de la mise en scène », se plaint Choguel Maïga, porte-parole du M5.