L’avocat britannique des droits de l’homme Karim Kahn a été élu au poste de procureur en chef de la Cour pénale internationale.
Il succédera en juin à Fatou Bensouda, d’origine gambienne, qui a été sanctionnée par les États-Unis pour ses enquêtes sur la guerre en Afghanistan et le conflit israélo-palestinien.
Khan, 50 ans, a précédemment dirigé une enquête spéciale des Nations unies sur les crimes commis par le groupe extrémiste de l’État islamique, dans le cadre de laquelle il a fait pression pour que les criminels de guerre nazis soient jugés sur le modèle de Nuremberg.
Plus controversé, il a également représenté le fils de feu le leader libyen Moamer Kadhafi, Seif al-Islam.
Les nations de la CPI ne sont pas parvenues à un choix consensuel, ce qui a déclenché un vote à New York entre quatre candidats, dans lequel Khan l’a emporté au second tour avec 72 voix.
Ses premiers défis seront de décider des prochaines étapes d’une enquête sur les crimes de guerre en Afghanistan et de l’enquête sur le conflit israélo-palestinien de 2014 à Gaza.
L’administration de Donald Trump, alors président des États-Unis, a imposé l’année dernière à Bensouda et à un autre haut responsable de la CPI des sanctions comprenant une interdiction de voyager et un gel des avoirs après qu’elle ait lancé l’enquête qui inclut les crimes de guerre américains présumés en Afghanistan.
Israël et les États-Unis se sont également fortement opposés à l’enquête sur les crimes de guerre présumés commis par les forces israéliennes et les groupes armés palestiniens.
Les juges de la CPI ont cependant décidé la semaine dernière que la cour était compétente pour la situation dans les territoires palestiniens, ouvrant la voie à une enquête complète après une enquête préliminaire de cinq ans ouverte par Bensouda.
La nouvelle administration américaine du président Joe Biden a indiqué une ligne moins conflictuelle mais n’a pas dit si elle allait abandonner les sanctions contre Bensouda, qui a attaqué les mesures « inacceptables ».