Debora Kayembe s’est enfuie de chez elle en République démocratique du Congo il y a 16 ans, sa vie étant menacée après qu’elle eut aidé à dénoncer un groupe de miliciens armés.
Elle s’est installée au Royaume-Uni où elle a travaillé comme avocate des droits de l’homme et était sur le point de devenir le premier recteur noir de l’université d’Édimbourg
« Ça a été des montagnes russes, partout. Partout, la réaction. Il y a un sentiment de fierté nationale et ils attendent que la cérémonie d’inauguration vienne en Écosse pour le voir de leurs propres yeux », dit-elle.
Mais elle dit qu’elle et sa fille ont été victimes du racisme en Écosse.
Kayembe, 45 ans, a découvert que des clous avaient été enfoncés dans tous les pneus de sa voiture.
« Les fois précédentes, je n’avais rien dit », dit-elle.
« Parfois, il faut avoir un grand cœur pour laisser passer les choses dans l’intérêt commun, mais ce qui m’est arrivé ce jour-là était inacceptable ».
Le racisme dans l’éducation
Kayembe a annoncé ce qui lui était arrivé sur les médias sociaux. Mais au lieu de la confrontation, elle a choisi d’adopter un message de tolérance et de dialogue avec les auteurs des abus.
Peu de temps après l’incident, la fille de Kayembe est rentrée de l’école et a pleuré parce qu’un professeur lui avait demandé de faire une danse d’esclave devant ses camarades de classe.
Après avoir confronté l’école, Kayembe a adressé une pétition au Parlement écossais pour qu’il s’attaque d’urgence au racisme dans l’éducation en Écosse.
Le Parlement a accepté la demande et débattra de la question dans les prochains mois. Son action a attiré l’attention de l’université.
Coronavirus
Elle dit que dans son nouveau rôle, elle veut attirer les étudiants les plus brillants et aider l’université à se remettre de la pandémie de coronavirus
« Je veux m’assurer que ce Covid-19 qui a changé notre mode de vie, l’université prenne la tête du façonnage de l’avenir parce qu’il y a beaucoup de choses qui vont changer », dit-elle.
« J’espère donc que l’université changera pour rassembler les plus brillants esprits d’Écosse et réfléchir à la façon dont nous pouvons façonner l’avenir et survivre à ce Covid. »
Elle n’est pas retournée en RDC depuis sa fuite mais elle espère utiliser son poste de recteur au cours des trois prochaines années pour promouvoir la meilleure éducation possible pour l’Afrique également.