L’ancien président et leader de l’opposition de Côte d’Ivoire, Henri Konan Bédié, a appelé mercredi à un vote « massif » lors des élections législatives du 6 mars.
« Le président Gbagbo et moi-même appelons solennellement » tous les Ivoiriens « amoureux de la fraternité et de la démocratie à participer aux élections législatives » et ce « massivement », a déclaré M. Bédié dans un message lu à la presse à son domicile à Abidjan.
Les partis de Bédié et de Gbagbo ont fait une alliance pour prendre le contrôle du parlement du pays.
Laurent Gbagbo vit en exil à Bruxelles depuis qu’il a été libéré de la détention de la CPI en 2019. Son retour en Côte d’Ivoire a été annoncé en décembre, mais a été retardé.
Bédié et Gbagbo n’ont pas reconnu la réélection du président Alassane Ouattara en octobre 2020 pour un troisième mandat controversé, mais ils ont néanmoins décidé de participer aux élections législatives.
Les violences liées à l’élection présidentielle, boycottée par l’opposition qui avait appelé à la « désobéissance civile », ont fait 87 morts et près de 500 blessés.
Cependant, après un dialogue entre Bédié et Ouattara, des gestes d’apaisement du gouvernement, dont la libération conditionnelle de plusieurs de leurs dirigeants arrêtés, Bédié et Gbagbo ont décidé de participer aux élections législatives.
Leurs partis, le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) de Bédié et le Front populaire ivoirien (FPI) de Gbagbo, ont formé une alliance en vue des élections.
Leur participation, une première en dix ans pour le FPI pro-Gbagbo, « traduit avant tout, devant l’histoire, notre refus catégorique de la violation flagrante de notre Constitution et de ce qui s’ensuit », a déclaré M. Bédié.
« Nous devons donc prendre la majorité à l’Assemblée nationale pour (…) éviter la consolidation du pouvoir absolu dans notre pays (…) concilier les Ivoiriens avec le retour des exilés, la libération de tous les détenus politiques et militaires, l’instauration d’un dialogue à tous les niveaux de la nation », a-t-il dit.
Lors des dernières élections législatives de décembre 2016, le Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP, au pouvoir) et le PDCI, alors alliés, avaient obtenu la majorité absolue avec 167 sièges sur 255.