Le Cercle des droits de l’homme et de développement et le Mouvement citoyen Ras-le-Bol estiment qu’il y a une volonté manifeste d’organiser une fraude électorale.
Au Congo-Brazzaville, l’élection présidentielle a lieu le 21 mars 2021. A moins d’un mois du scrutin, deux organisations de la société civile ont estimé mercredi 24 février que la présidentielle sera « biaisé ».
À l’image des évêques catholiques au début de ce mois, le Cercle des droits de l’homme et de développement (CDHD) et le Mouvement citoyen Ras-le-Bol sont inquiets au sujet de la transparence du scrutin.
« Nous sommes préoccupés par ce scrutin et nous estimons qu’il sera biaisé et non transparent. D’abord parce que le gouvernement s’est arrangé à ne pas réaliser la révision des listes électorales. Il y a juste quelques modifications. Mais, lorsque nous regardons, nous nous retrouvons finalement avec la même liste électorale qui date de plusieurs décennies », a déploré Roch Euloge Nzobo, premier responsable du CDHD.
Les électeurs seront convoqués aux urnes le 21 mars. Mais elle sera précédée quatre jours avant du déploiement de la force publique dont les effectifs sont loin d’être maitrisés, selon Roch Euloge Nzobo.
Fraude électorale
« Jusque-là, on n’a pas vu le corps électoral de la force publique, ce qui signifie que les éléments de la force publique sont toujours dans cette même liste électorale et sont capables d’aller voter deux fois. Qu’est-ce qui peut les en empêcher ? Nous sommes en train de constater qu’il y a comme une volonté manifeste d’organiser une fraude électorale », s’insurge-t-il.
Au total sept candidats retenus par la Cour constitutionnelle vont prendre part à cette élection. Parmi eux, le président de la République Denis Sassou Nguesso, 77 ans, qui cumule 36 années à la tête du Congo-Brazzaville.
Président du Congo entre 1979 et 1992 puis depuis 1997, Denis Sassou Nguesso dirige ce pays de 5 millions d’habitants. Le Congo-Brazzaville, dépendant du pétrole est asphyxié depuis 2014 par une crise économique qui l’a contraint à négocier une aide du Fonds monétaire international (FMI).
Ecarté en 1992 par le candidat élu Pascal Lissouba, le général Denis Sassou Nguesso est revenu aux affaires en 1997 après la victoire de ses milices, les Cobras. Il exerce depuis un pouvoir sans partage et a fait modifier la Constitution pour se faire réélire dans des conditions contestées en 2016.