La haute cour du Rwanda a rejeté la demande de l’homme représenté comme un héros dans un film hollywoodien sur le génocide rwandais de transférer son procès en Belgique pour terrorisme.
Paul Rusesabagina avait déclaré lors de l’ouverture du procès au début du mois qu’il était détenu illégalement car il était belge, et qu’il n’avait plus la nationalité rwandaise.
Mais le tribunal de la capitale, Kigali, a décidé que M. Rusesabagina n’avait pas légalement renoncé à sa nationalité rwandaise, qu’il ne le considérait pas comme un « otage belge » et que le procès devait donc se poursuivre.
M. Rusesabagina est devenu célèbre après que Don Cheadle l’ait incarné dans le film Hotel Rwanda en 2004, qui décrit ses efforts pour sauver des centaines de personnes du meurtre pendant le génocide de 1994.
Il a quitté le Rwanda en 1996 et a demandé l’asile en Belgique. Il a ensuite obtenu une carte verte pour les États-Unis, s’engageant dans la politique de l’opposition en exil.
Agé de 66 ans, il a été détenu dans des circonstances peu claires à Dubaï en août dernier. Il dit avoir été enlevé illégalement et transporté par avion au Rwanda. Les autorités affirment qu’il a été arrêté en vertu d’un mandat international.
Human Rights Watch, le Parlement européen et un groupe de sénateurs américains ont tous condamné l’arrestation et la restitution de M. Rusesabagina.
Jeudi, le Département d’Etat américain a déclaré qu’il était engagé dans des discussions « de haut niveau » sur l’affaire avec le gouvernement rwandais.
Férocement critique à l’égard du président rwandais Paul Kagame, M. Rusesabagina est accusé d’avoir commandité des attentats meurtriers au Rwanda en 2018 et 2019 par le FLN, la branche armée du Mouvement rwandais pour le changement démocratique (MRCD), une coalition de partis d’opposition qu’il dirige.
Ses avocats ont nié les accusations portées contre lui et disent qu’ils feront appel de la décision de vendredi.