L’homme politique pourrait ne pas se présenter à la présidentielle de 2024.
Au Sénégal, l’Assemblée nationale a levé vendredi l’immunité parlementaire du député Ousmane Sonko. Ce qui ouvre la voie à une convocation par la justice à laquelle il a déjà dit qu’il ne répondrait pas.
La séance plénière, qui s’est déroulée à huis clos à cause du coronavirus, a été entachée de joutes tendues entre la majorité et l’opposition, apprend-on. Sur les députés présents, 98 ont voté en faveur de la levée de l’immunité de l’opposant. Un parlementaire a voté contre et deux se sont abstenus.
Les députés de l’opposition ont quitté la salle avant le vote, a informé Dié Mandiaye Ba. C’est la présidente de la commission chargée des travaux préparatoires.
Début février, Ousmane Sonko a fait l’objet d’une plainte pour viols et menaces de mort. Une plainte déposée par une employée d’un salon de beauté dans lequel il allait se faire masser pour atténuer ses maux de dos. L’opposant rejette ces accusations et crie au complot.
La présidentielle de 2024
Arrivé troisième lors de la présidentielle de 2019, M. Sonko de 46 ans accuse le président Macky Sall d’avoir monté une affaire de mœurs pour l’empêcher de se présenter à la présidentielle de 2024.
« Si Macky Sall veut me liquider, il devra, pour une fois, accepter de se salir les mains », a-t-il lâché jeudi, précisant qu’il ne répondrait pas aux convocations du juge même si son immunité est levée.
La plainte contre le député a suscité des comparaisons avec les ennuis judiciaires de Karim Wade, fils et ancien ministre de l’ex-président Abdoulaye Wade, et de Khalifa Sall, maire déchu de Dakar. Ils avaient été frappés par des condamnations pour des malversations financières et empêchés de se présenter à la présidentielle de 2019.