Elle est accusée d’avoir financé des opérations de sabotage du processus électoral en cours.
L’opposante béninoise Reckya Madougou, candidate recalée des Démocrates, a été placée en détention provisoire vendredi 5 mars dans la soirée par la Cour de répression économique et des infractions et du terrorisme (Criet).
Elle est accusée d’avoir financé des opérations de sabotage du processus électoral en cours. Ses avocats déclarent ne pas être surpris : « C’est un montage grossier », dénonce l’opposition.
Dès que la Chambre des libertés a ordonné son placement en détention provisoire, Reckya Madougou a été embarquée pour la maison d’arrêt de Missérété. C’est à la périphérie de Porto Novo. Elle a été inculpée pour « financement du terrorisme », deux jours après son arrestation par la police républicaine.
L’officier de la gendarmerie qui l’aurait dénoncée et celui à qui elle aurait remis l’argent pour organiser les troubles et le désordre sont tous les deux poursuivis pour association de malfaiteurs et actes de terrorisme.
« Ce n’est pas une surprise », déclare Me Renaud Agbodjo, qui représente Reckya Madougou : « Les débats étaient politiques, pour une cause politique. C’est un procès politique », récapitule un autre conseil de l’opposante, Me Victorien Fade.
Acharnement politique
Selon Me Kato ATita, la cause était perdue d’avance : « Le miracle n’est jamais possible à la Criet », dit-il. Le ministre porte-parole du gouvernement nie tout acharnement politique contre la candidate des Démocrates, recalée pour la présidentielle béninoise du 11 avril.
L’opposante a été arrêtée le mercredi 3 mars à Porto Novo alors qu’elle venait de finir une conférence publique avec d’autres candidats de l’opposition dont les dossiers ont été aussi repoussés. Parmi eux, Joël Aivo qui a pu relater la scène de son arrestation.
Ils rejoignaient Cotonou à bord du même véhicule lorsque la police les a coincés sur le pont de Porto Novo et a débarqué de force les autres passagers excepté Madame Madougou.