Les accusations des Etats-Unis sont un « verdict totalement infondé et faux contre le gouvernement », selon la diplomatie éthiopienne.
Antony Blinken, le chef de la diplomatie américaine, a dénoncé mercredi 10 mars, des « actes de nettoyage ethnique » au Tigré. C’est une région d’Ethiopie où Addis-Abeba a lancé une opération militaire contre le pouvoir régional.
Ce samedi, dans un communiqué de presse, le ministère éthiopien des Affaires Étrangères a rejeté toute action d’épuration ethnique ou d’atrocités, commise au cours de l’offensive des forces gouvernementales contre le Front populaire de libération du Tigré (TPLF).
Ce reproche est un « verdict totalement infondé et faux contre le gouvernement », affirme la diplomatie éthiopienne : « Rien pendant ou après la fin de la principale opération d’application de la loi au Tigré ne peut être identifié ou défini par quelque norme que ce soit comme un nettoyage ethnique ciblé et intentionnel contre quiconque dans la région », renchérit Addis Abeba qui « s’oppose avec véhémence à de telles accusations ».
Une collaboration «constructive »
S’il continue de démentir une quelconque implication des forces voisines érythréennes dans le conflit, malgré les témoignages allant dans ce sens, le gouvernement d’Abiy Ahmed s’est dit ouvert à une collaboration « positive et constructive avec toutes les parties prenantes régionales et internationales concernées, pour répondre aux graves allégations de violations des droits de l’homme et de crimes ».
En rappel, Antony Blinken, au cours d’une audition parlementaire, a estimé que les forces sur place devaient « s’abstenir de violer les droits humains des habitants du Tigré ou de commettre des actes de nettoyage ethnique comme nous en avons constaté dans le Tigré occidental ».
Le secrétaire d’Etat a aussi réclamé, mercredi, un accès humanitaire sans obstacle dans la région : « Le premier ministre Abiy était un dirigeant qui suscitait l’enthousiasme et qui a gagné le prix Nobel de la paix. Maintenant il doit réagir et faire en sorte que son propre peuple, au Tigré, reçoive la protection dont il a besoin et qu’il mérite », a-t-il relevé.