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Afrique du Sud : comment est décidé le prochain roi zoulou ?

Le plus grand groupe ethnique d’Afrique du Sud, les Zoulous, fera jeudi un dernier adieu au roi Goodwill Zwelithini, décédé vendredi à l’âge de 72 ans après avoir servi pendant un demi-siècle.

Selon les rites funéraires zoulous, il devrait être enterré par quelques hommes triés sur le volet – un événement que le palais appelle une « plantation » de sa dépouille plutôt qu’un enterrement.

Mais comment le prochain chef zoulou est-il désigné et quels sont les pouvoirs dont il dispose ?

Le secret du choix du successeur

Par le passé, l’enterrement et les funérailles des monarques zoulous se sont déroulés en privé et seuls les membres de la famille proche y ont assisté.

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Et le secret entoure également l’identité du successeur de Zwelithini.

Normalement, il s’agirait du fils aîné né de l’aînée de ses six épouses, avec lesquelles il a eu 28 enfants.

Mais son premier fils, le prince Lethukuthula Zulu, a été tué à 50 ans en novembre dernier à son domicile de Johannesburg.

Le fait que l’homme qui aurait probablement été le roi « désigné » soit déjà mort est un « facteur de complication », a déclaré Somadoda Fikeni, expert en patrimoine culturel.

L’historien et analyste culturel Ntuli Pikita a déclaré que si le palais a eu recours à une « méthode très complexe » pour choisir le successeur, son cercle intérieur devrait déjà savoir qui sera le prochain roi.

Quel est le rôle du roi zoulou ?

Zwelithini s’est entretenu avec de puissants dirigeants politiques et est apparu en public avec Nelson Mandela, a reçu la visite du président Cyril Ramaphosa et de l’ex-président Jacob Zuma.

Le roi zoulou n’a pas de pouvoir exécutif dans le système sud-africain, mais il a une influence morale sur plus de 11 millions de Zoulous, soit près d’un cinquième de la population du pays.

À la chute de l’apartheid, les chefs traditionnels ont été reconnus par la Constitution et ils continuent de jouer un rôle symbolique et spirituel important.

Ils conseillent les législateurs et ont leur mot à dire dans l’administration de la culture, de la gestion des terres et de la justice sur leurs territoires. Le roi zoulou reste le plus influent de tous ces chefs traditionnels.

À l’échelle nationale, l’État rémunère plusieurs centaines de chefs traditionnels, dont une douzaine de rois et de reines.

Ils veillent au respect des coutumes, reflétant la complexité de la société sud-africaine où moins d’un dixième de la population a l’anglais pour langue maternelle.

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