L’ancien membre des forces armées gambiennes est soupçonné d’être impliqué dans des crimes contre l’humanité, des meurtres et des tentatives de meurtre sous le régime du président de l’époque, Yahya Jammeh.
Mardi, les procureurs allemands ont déclaré qu’un ressortissant gambien avait été placé en détention et que son appartement avait été perquisitionné pour des crimes contre l’humanité, des meurtres et des tentatives de meurtre présumés.
L’individu, dont le seul nom est Bai L., est accusé d’avoir fait partie d’une unité militaire chargée d’exécuter des ordres d’assassinat sur ordre du président de l’époque, Yahya Jammeh.
Quelles sont les accusations ?
Selon le mandat d’arrêt, il appartenait à une « équipe de patrouille » de l’armée gambienne, également connue sous le nom de « Junglers ».
Cette unité était utilisée par le président gambien de l’époque pour exécuter des ordres d’assassinat illégaux, entre autres choses. L’objectif était d’intimider la population gambienne et de supprimer l’opposition.
Bai L. est accusé d’avoir agi en tant que chauffeur pour l’unité entre décembre 2003 et décembre 2006.
Il aurait participé à un total de trois ordres de liquidation de ce type, en conduisant des membres de l’unité sur des sites d’attaque.
Parmi les personnes visées figuraient un journaliste critique du gouvernement, assassiné en 2004, et un avocat qui avait survécu à une embuscade un an plus tôt.
En 2006, des membres de l’unité ont également abattu un opposant présumé au président gambien près de l’aéroport de Banjul.
Qui est Yahya Jammeh ?
Jammeh a dirigé le petit État d’Afrique de l’Ouest pendant plus de deux décennies, étant devenu président en 1996, deux ans après un coup d’État sans effusion de sang.
Il a fui le pays en janvier 2017, après avoir perdu une élection présidentielle face à Adama Barrow, alors relativement inconnu.
La Gambie a ensuite créé une Commission vérité, réconciliation et réparations chargée d’examiner les violations des droits commises sous l’ère Jammeh.
La commission a entendu des témoignages sur les escadrons de la mort et les chasses aux sorcières organisées par l’État, ainsi que sur les tortures et les viols.
Jammeh est accusé d’avoir volé des millions de dollars dans les caisses du pays pour financer une vie de luxe. Lorsqu’il a quitté le pouvoir, ses avoirs ont été gelés par de nombreux pays et il s’est exilé.
Outre les accusations de corruption et de violations des droits de l’homme, Jammeh est également accusé de plusieurs viols.
Je pense que le président devrait être arrêté, jugé et condamné. Concernant le chauffeur qui est actuellement accusé, il suivait les ordres du président, il n’avait pas le choix, dans le cas contraire il serait tué. Toutefois, ayant participé indirectement a la mort de plusieurs citoyens je pense qu’on doit le juger et le condamner a une peine moins rigoureuse.