Le président sud-africain Cyril Ramaphosa témoignera en avril devant une commission judiciaire chargée d’enquêter sur les allégations de pillage et de corruption lorsque son prédécesseur Jacob Zuma était au pouvoir, a indiqué mercredi la Commission judiciaire d’enquête sur les allégations de capture d’État (Commission Zondo).
Ramaphosa est convoqué pour quatre jours, les 22, 23 et 28, 29 avril, a déclaré le président de la commission, le juge Raymond Zondo, lors d’une audience retransmise à la télévision.
M. Ramaphosa témoignera en sa qualité de chef du Congrès national africain (ANC) au pouvoir, ainsi que de président et d’ancien vice-président du pays (2014-2018).
La commission enquête sur des allégations de pillage et de corruption qui ont entraîné le vol de milliards de dollars pendant le mandat de Zuma.
Un certain nombre de hauts fonctionnaires, dont M. Zuma, d’anciens membres de son cabinet et des PDG d’entités publiques, ont été mis en cause.
La commission a également engagé des poursuites judiciaires contre Zuma, qui a refusé de se présenter devant elle et de répondre aux allégations. L’affaire sera entendue jeudi.
Éliminer la corruption
La promesse de M. Ramaphosa d’éradiquer la corruption a contribué à le propulser au pouvoir dans l’économie la plus développée d’Afrique, qui était en récession avant même les effets désastreux de la pandémie de coronavirus. Mais il a eu du mal à prendre des mesures efficaces contre la corruption généralisée, qui a également infiltré les tentatives du pays pour lutter contre le COVID-19.
Un rapport publié ce mois-ci par l’unité d’enquête spéciale de l’État a révélé que plus de 800 millions de dollars pourraient avoir été perdus en raison de contrats publics incorrects ou corrompus portant sur des équipements de protection destinés aux professionnels de la santé et à d’autres personnes, alors que l’Afrique du Sud était aux prises avec une recrudescence des cas au cours des premiers mois de la pandémie.
Le mois dernier, la commission a réclamé deux ans de prison contre M. Zuma pour avoir refusé de témoigner, devant la Cour constitutionnelle, la plus haute juridiction du pays. Son cas sera également entendu jeudi.
L’ancien président a été contraint de démissionner en 2018 après des pressions de son propre parti, l’ANC.