Selon la Commission électorale du Bénin, seuls trois dossiers de candidatures à la présidentielle d’avril prochain ont été retenus : ceux du président Patrice Talon, de l’ancien ministre Alassane Soumano et d’une figure dissidente parmi l’opposition, Corentin Kohoué.
Le 11 avril prochain, 5,5 millions d’électeurs béninois devront choisir entre trois candidatures celle de Patrice Talon, et de deux opposants peu connus du grand public. Seuls trois dossiers de candidatures sur les vingt déposés ont été acceptés, a annoncé le vendredi 12 février dernier la Commission électorale. Celui du président Patrice Talon qui a accédé au pouvoir en 2016 et ceux dé deux adversaires.
L’ancien ministre Alassane Soudano du parti Force cauris pour un Bénin émergent (Fcbe), considéré comme la plus grande formation politique de l’opposition, et une figure dissidente parmi les opposants, Corentin Kohoué. Les leaders des grands partis politiques de l’opposition ne participeront pas à la prochaine élection présidentielle béninoise. Ils sont en exil ou condamnés à des peines d’inéligibilité.
Manœuvres
Les candidats dont les dossiers ont été rejetés ont eu la possibilité de déposer un recours à la Cour constitutionnelle.Leurs recours devant la Cour constitutionnelle ont tous été rejetés. Candidat d’union d’une partie de l’opposition dont le dossier a été rejeté pour «défaut de parrainages», Joël Aïvo a déclaré que Patrice Talon «n’a voulu prendre aucun risque» et «il a choisi de sélectionner ses adversaires parmi ses alliés et refusé la compétition aux candidats capables de le battre dans les urnes».
Deux opposants du président Patrice Talon sont incarcérés. Il s’agit d’un responsable du parti d’opposition béninois ,Les ‘Démocrates, Bio Oramane Tidjani, et l’un de ses collaborateurs Mamadou Tidjani. Ils ont.a été inculpés pour «association de malfaiteurs et terrorisme», selon leur avocat.
Un autre opposant, Sébastien Ajavon est en exil en France. Il a écopé en 2018 de 20 ans de prison pour trafic de drogue et a été condamné récemment par contumace à une nouvelle peine de cinq de prison ferme pour «faux, usage de faux et escroquerie». Pour Son avocat, Me Marc Benshimon : sa «nouvelle condamnation va dans la droite ligne de la volonté du président Talon de museler son opposant direct Sébastien Ajavon en l’empêchant de se présenter aux prochaines élections
présidentielles». Sébatien Adjavon est arrivé en troisième position à la toute dernière élection présidentielle. C’est que le président sortant béninois Patrice Talon a manoeuvré pour que les grandes figures de l’opposition ne puissent pas se présenter à ce scrutin. La Commission électorale a cité le nombre des parrainages d’élus comme un critère de discrimination des candidats.
Les acteurs politiques divisés
En dénonçant un scrutin verrouillé par le président sortant; l’opposition béninoise a attiré l’attention d’un représentant des Nations unies, alors-en visite au Bénin, sur la loi électorale qui impose-*à chaque candidat d’être parrainé par seize maires ou députés. Une situation qui divise les acteurs politiques, et qui pourrait noire à la crédibilité de l’élection présidentielle béninoise.
Il convient de rappeler qu’aux législatives d’avril 2019, aucun des partis d’opposition n’avait été autorisé à présenter de liste et, à l’issue des municipales d’avril 2020, boycottées par une partie des opposants, seuls six maires de cette mouvance ont été élus.
Au moment de son élection en 2016, Patrice Talon avait affirmé vouloir faire un mandat unique, avant de se rétracter et d’annoncer sa candidature à. un nouveau mandat en janvier. Lorsqu’il a été élu aux élections présidentielles de 2016, Patrice Talon disant vouloir faire un mandat unique. Il s’est par la suite rétracté et annoncé sa candidature mi-janvier pour briguer un second mandat.
La Nouvelle Expression