Un jour après sa libération de la garde à vue, Guy Marius Sagna, une personnalité sénégalaise bien connue, s’est élevé jeudi contre l’influence française dans le pays.
Ciblant les grandes entreprises de distribution françaises, le chef du mouvement Frapp-France dégage a déclaré qu’il lançait cet appel dans l’intérêt des consommateurs sénégalais et des peuples d’Afrique.
« Si le but est de nous empêcher de dire : ‘Auchan, Carrefour, dégagez !’ et d’être franc en disant que nous préférons défendre les intérêts des commerçants sénégalais plutôt que les commerçants impérialistes, vous perdez votre temps. Aujourd’hui, plus que jamais, nous disons : « GIs, go home ! » et « armée française, out ! ». ‘Navires européens, hors des mers africaines!’ parce que nous pensons que nous devons d’abord défendre les intérêts du peuple africain », a déclaré l’activiste.
Mercredi, un tribunal sénégalais a accordé la liberté provisoire à trois militants pour insurrection, selon les procureurs.
Les trois hommes, Guy Marius Sagna, Cledor Sene et Assane Diouf, ont été appréhendés à la suite des troubles qui ont suivi l’arrestation du chef de l’opposition, Ousmane Sonko, accusé de viol.
Les trois hommes ont été arrêtés les 22 et 23 février, avant que les violences n’éclatent. La police les accuse d’avoir planifié des manifestations à Dakar contre les affaires judiciaires visant Sonko.
Ils ont été inculpés d' »organisation d’un mouvement insurrectionnel, incitation à commettre des crimes et des infractions et association de malfaiteurs » le 26 février et le 1er mars et ont été emprisonnés.
Le président Macky Sall a réagi aux troubles, au cours desquels plusieurs personnes sont mortes à travers le Sénégal, en levant le couvre-feu imposé par le coronavirus et en déclarant qu’il avait entendu le message de la jeunesse du pays.
Bien que l’opposant Sonko ait été inculpé, il a lui aussi été libéré depuis.
Entre-temps, les interventions des chefs religieux ont contribué à convaincre les manifestants de se tenir à l’écart pour le moment.