Selon Alassane Ouattara, le président ivoirien, des dispositions seront prises pour que Laurent Gbagbo bénéficie des avantages dus aux anciens présidents de la République.
Après 10 ans d’absence, Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé pourraient revenir bientôt en Côte d’Ivoire. L’ancien président ivoirien et son ex-ministre de la Jeunesse, définitivement acquittés de crimes contre l’humanité par la justice internationale, « sont libres de rentrer en Côte d’Ivoire quand ils le souhaitent », a déclaré ce mercredi 7 avril le président Alassane Ouattara.
« Des dispositions seront prises pour que Laurent Gbagbo bénéficie, conformément aux textes en vigueur, des avantages et indemnités dus aux anciens présidents de la République », a renchéri le chef de l’État ivoirien à l’ouverture du Conseil des ministres à Abidjan. Soulignant que « les frais de voyage de l’ancien président et des membres de sa famille seront pris en charge par l’État de Côte d’Ivoire ».
Alassane Ouattara n’a pas parlé de la condamnation en Côte d’Ivoire de Laurent Gbagbo à 20 ans de prison pour le « braquage » de la Banque centrale des États d’Afrique de l’Ouest (Bceao) durant les violences post-électorales de 2010-2011.
L’acquittement
Le 31 mars dernier, la Cour pénale internationale (CPI) a confirmé l’acquittement, prononcé en 2019, de Laurent Gbagbo. Il a été définitivement reconnu non coupable de crimes contre l’humanité, ouvrant la voie à son retour en Côte d’Ivoire après une décennie d’absence.
Les juges ont rejeté l’appel de la procureure de la CPI, Fatou Bensouda, contre les acquittements de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé, prononcés en janvier 2019 à l’issue d’un procès pour crimes contre l’humanité liés aux violences post-électorales en 2010 et 2011.
Laurent Gbagbo, premier ancien chef d’État jugé par la CPI, et Charles Blé Goudé ont toujours clamé leur innocence dans ces crimes ayant fait 3 000 morts en Côte d’Ivoire. C’était lors de violences provoquées par le refus de Laurent Gbagbo de reconnaître fin 2010 la victoire à la présidentielle de son rival Alassane Ouattara.