L’ONG britannique Oxfam vient de suspendre deux de ses collaborateurs accusés de s’être rendus coupables d’exploitation sexuelle en République démocratique du Congo.
Le Times révèle que 22 collaborateurs, actuels et anciens, de l’ONG ont adressé une lettre à la direction en février. Ils y pointent le comportement de 11 membres de l’équipe d’Oxfam en République démocratique du Congo, dont des directeurs. Ils se seraient rendus coupables d’exploitation sexuelle, harcèlement, fraude, et népotisme. Des sources citées par le journal précisent que des accusations avaient été signalées à la hiérarchie de manière répétée depuis 2015.
Ces révélations interviennent quelques semaines à peine après qu’Oxfam a été déclarée de nouveau éligible à recevoir des financements publics, dont elle avait été exclue après le scandale à Haïti.
Tourbillon
Les lanceurs d’alerte soulignent que les premiers signalements sur les abus sexuels commis au Congo remontent à 2015, et que rien n’a été fait, malgré des appels répétés. Ils se disent « frustrés par la longueur de temps pris pour mener l’enquête ».
« Nous pouvons confirmer avoir suspendu deux membres de l’équipe d’Oxfam en République démocratique du Congo dans le cadre d’une enquête externe en cours, que nous avons établie en novembre dernier, sur des allégations d’abus de pouvoir, notamment de harcèlement et d’inconduite sexuelle », a indiqué l’organisation dans un communiqué. « Nous travaillons d’arrache-pied pour conclure cette enquête de manière juste, sûre et efficace », a-t-elle ajouté.
Menaces de mort
Les lanceurs d’alerte affirment être eux-mêmes victimes d’une campagne d’intimidation, qui va jusqu’aux menaces de mort. Ils disent avoir « perdu confiance dans les promesses de responsabilité d’Oxfam et dans les principes qu’Oxfam dit défendre ».
S’ajoutent aux accusations d’exploitation sexuelle, celles de harcèlement, de fraude, et de népotisme.
Oxfam venait d’être à nouveau acceptée comme bénéficiaire de confiance par les autorités britanniques, après avoir promis de se reformer lors du scandale du même genre en Haïti il y a trois ans.