Pour les leaders de l’opposition, ces chiffres publiés par la Céni ne traduisent pas la réalité.
Au Tchad, la Commission électorale nationale indépendante (Céni) a publié hier jeudi les résultats partiels de la présidentielle du 11 avril dans quelques circonscriptions de la capitale N’Djamena et des provinces. Ils donnent le président sortant Idriss Déby en tête.
Les résultats proclamés par la Céni sont ceux de huit communes d’arrondissement sur dix que compte N’Djamena et quatre provinces. Il s’agit notamment des Mayo Kebbi Est et Ouest ainsi que les provinces du Kanem et du Ouaddaï au Nord.
Pour Ngarmbété Nodjati, directeur national de campagne du candidat Théophile Yombombé Madjitouloum, président de l’Union des travailleurs progressistes pour la cohésion (UTPC), ces chiffres ne traduisent pas la réalité.
« Ce sont des résultats préparés à l’avance et il faut simplement jouer sur l’esprit des gens, les préparer à les accepter. Vous savez que le candidat Déby est arrivé en tête avec un score à la soviétique. Ce score ne traduit pas la réalité. Parce que même les candidats qui se sont désistés et n’ont pas battu campagne ont obtenu quelques voix, alors que ceux qui ont fait campagne ont parfois zéro voix. Comment imaginez-vous ça ? C’est un résultat concocté », souligne-t-il.
La Céni décriée
Autre chiffre qui surprend : le taux de participation publié par la Céni, est de 75 % à N’Djamena. Ce qui ne reflète pas la réalité au regard du manque d’affluence des électeurs dans les bureaux de vote observée le 11 avril dernier.
Sosthène Mbernodji, le coordonnateur du Mouvement citoyen pour la préservation des libertés (MCPL) doigte l’incompétence de la Commission électorale nationale indépendante dans cette élection et demande l’annulation du scrutin.
« On n’a rien à attendre de cette Commission électorale nationale indépendante qui n’a rien d’indépendant. De toutes les Céni, celle-là elle est la plus médiocre, la plus incompétente. Je crois que les autorités doivent simplement procéder à l’annulation de ce scrutin. Puisque sur le terrain on a constaté que les électeurs ne sont pas sortis. C’est donc le boycott qui a gagné. Quels que soient les résultats qui sortiront de ce vote, il y aura un problème de légitimité qui va se poser. Et c’est bien dommage pour le président qui sortira de ce scrutin », indique-t-il.