Le MPS, créé en 1990 par le défunt président, doit vite se relever et faire face à la transition de 18 mois annoncée par le Conseil militaire.
Le Mouvement patriotique du salut (MPS), créé en 1990 par Idriss Déby, est sous le choc depuis la mort de son leader. Joints par nos confrères de la Deutsche Welle, plusieurs cadres du parti n’ont pas voulu s’exprimer, sauf le porte-parole, Jean-Bernard Padaré.
« On est sous le choc d’autant qu’on ne voyait pas cela venir. Mais avec du recul et vu le tempérament du président qui aimait être sur le terrain, lui-même avait prédit dans une déclaration que ce genre de situation pouvait arriver et cela est arrivé. Mais nous sommes choqués par cette manière », déclare Jean-Bernard Padaré.
Le MPS doit donc vite se relever et faire face à la transition de 18 mois annoncée par le Conseil militaire. Le parti au pouvoir se retrouve ce jeudi 22 avril en bureau politique pour définir la conduite à tenir face à la situation actuelle.
« Le MPS étant un parti politique comme les autres, nous allons animer la vie politique comme par le passé. On observera les 18 mois de transition et on ira aux élections. Pour nous, les 18 mois sont nécessaires pour calmer les esprits et sécuriser le pays. Si les militaires ne prennent pas leurs responsabilités, on risque de basculer dans une instabilité dont personne ne connaît l’issue », explique le cadre du parti.
L’avenir du parti
Quant au Conseil militaire de transition, Jean-Bernard Padaré pense que c’est plutôt une bonne chose pour le Tchad. Un pays qui se trouve d’après lui, à une période décisive de son histoire et qui fait face à des défis sécuritaires.
« Ou on continue à être un pays sécurisé comme par le passé ou on bascule si on cède aux exigences égoïstes de certaines personnalités qui ont des ambitions présidentielles et qui veulent coûte que coûte des élections dans 45 jours, au risque de voir sombrer le pays. Le Conseil militaire de transition est un moindre mal », affirme le porte-parole du MPS.
Après l’annonce du décès d’Idriss Déby, les militaires ont pris le pouvoir et désigné le général Mahamat Idriss Déby, un des fils d’Idriss Déby, à la présidence du Conseil Militaire de Transition (CMT). Ils ont promis de réinstaller de nouvelles institutions à l’issue d’élections « libres et démocratiques » dans 18 mois.