Beaucoup de Tchadiens craignent que les « 18 mois » annoncés par le CMT ne soient qu’un début pour le fils d’Idriss Déby.
C’est une semaine déterminante qui s’ouvre au Tchad, après la mort d’Idris Déby et la mise en place du comité militaire de transition. Et pour cause, le contenu de la charte ne passe toujours pas.
« Mahamat Kaka a plus de pouvoir qu’en avait son père ! », s’est plaint dimanche le secrétaire général de la Convention tchadienne de défense des droits de l’homme, Mahamat Nour Ibedou. Il s’exprimait dans l’émission le « Débat africain » diffusée sur RFI.
Le militant craint comme beaucoup de Tchadiens que les « 18 mois » annoncés ne soient qu’un début pour le fils d’Idriss Déby. C’est pour cela que plusieurs organisations et opposants appellent à des manifestations à compter de demain, mardi 27 avril.
Reste à voir si la population aura suffisamment de courage pour y prendre part dans une ville patrouillée par les militaires.
Un gouvernement attendu dans la semaine
Des échanges ont eu lieu tout au long du week-end au palais présidentiel. Pour mette fin à la situation, Mahamat Idriss Déby devrait très incessamment s’adresser officiellement à ses concitoyens. Il va leur exposer sa vision de la transition. Un gouvernement devrait être mis en place dans la semaine.
Concernant les rebelles du Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (Fact), ils se sont dits prêts, samedi, à cessez-le-feu pour laisser une chance au dialogue et à une « solution politique ». En réponse, les militaires leur ont adressé, dimanche soir, une fin de non-recevoir : « Ni médiation, ni négociation avec des hors-la-loi », a réagi le porte-parole du CMT.
« Il suffit de respecter les textes et les lois d’un pays, on en peut pas imposer la volonté d’une personne. Tout le monde, les rebelles y compris, tous les Tchadiens doivent se mettre autour d’une table et parler, négocier pour une solution durable », a-t-il ajouté.