Pour les leaders de la coordination citoyenne, le gouvernement de transition qui a été présenté dimanche soir est loin d’être un gouvernement d’union.
Deux jours après l’annonce du gouvernement de transition, la coordination des actions citoyennes s’est réunie ce mardi mai 2021. Composé d’organisations de la société civiles et de partis politiques d’opposition, Wakit Tama, qui mène la contestation populaire contre les nouvelles autorités de transition, appelle à une nouvelle manifestation ce samedi. C’est-à-dire dans quatre jours.
Pour les leaders de la coordination citoyenne, le gouvernement de transition qui a été présenté dimanche soir est loin d’être un gouvernement d’union. Ils expliquent que puisqu’ils rejettent le Conseil militaire de transition, tout ce que ce Conseil militaire dirigé par Mahamat Idriss Déby, fils du président défunt, met en place est illégitime.
Par conséquent, il n’est pas question pour eux de reconnaître le nouveau gouvernement. Même si certains partis d’opposition ont décidé de l’intégrer : « Ils se sont exclus d’eux-mêmes de notre coalition », disent d’une même voix les leaders de Wakit Tama.
Une quinzaine de morts
Ils appellent donc à de nouvelles marches pacifiques pour samedi, à Ndjamena et dans tout le pays. Et ce, malgré la répression meurtrière de la marche du 27 avril qui avait causé une quinzaine de morts, selon le dernier bilan de ces organisations.
Quoi qu’il en soit, les membres de Wakit Tama ne lâchent pas prise. Ils veulent continuer de dénoncer, dans la rue, ce qu’ils considèrent comme un « coup d’État institutionnel ».
Rappelons que la mort d’Idriss Deby le mois dernier sur les lignes de front d’une lutte contre les rebelles du Nord a déclenché une crise dans ce pays d’Afrique centrale qui a longtemps été un allié dans la lutte de l’Occident contre les djihadistes dans la région.
Un conseil militaire dirigé par Mahamat Idriss Deby, a pris le pouvoir après sa mort et a promis d’organiser des élections dans les 18 mois. La France, ancienne puissance coloniale, a soutenu le conseil, mais l’opposition et les rebelles ont rejeté la prise de pouvoir comme un coup d’État.