La Commission éthiopienne des droits de l’homme vient de rendre public un rapport qui accable les autorités du pays sur l’état de droit dans les prisons.
En Ethiopie, les droits des prisonniers dans la région de l’Oromiya sont constamment violés. C’est ce qui ressort d’un rapport publié jeudi par la Commission éthiopienne des droits de l’homme. C’est une institution semi-publique dirigée par un ancien responsable de l’association Human Rights Watch.
L’institution dit sa « sérieuse inquiétude » sur le traitement des détenus. Elle se dit préoccupé par les conditions de détention et conclut que « de graves violations des droits de l’homme ont été commises ».
Les observateurs de la Commission des droits de l’homme ont étudié les cas des personnes arrêtées dans le cadre de ce que les autorités appellent la « situation actuelle ». En d’autres mots les détenus politiques. Et spécialement, dit la Commission, ceux arrêtés après l’assassinat du célèbre chanteur oromo Hachalu Hundessa, en 2020.
Les observateurs ont échangé avec des prisonniers jamais clairement inculpés et présentés à la justice. Certains étaient encore en prison alors qu’un tribunal avait ordonné leur libération. D’autres ont dit avoir été battus par la police, certains ayant des blessures ouvertes ou des handicaps physiques à cause de ces violences.
Des prévenus âgés de 9 à 18 ans
Il leur a aussi été fait état d’arrestations de familles entières de suspects et de corruption des policiers, en contrepartie de faveurs. Des femmes ont été vues dans toutes les cellules visitées, quelquefois avec leurs enfants en bas âge et des prévenus âgés de 9 à 18 ans.
Réagissant aux conclusions de la Commission, le procureur général de l’Oromiya a déclaré que des enquêtes avaient été diligentées. Mais qu’aucune violation des droits n’avait été constatée.
Sur la question des droits de l’homme en Ethiopie, l’agence Reuters a publié vendredi une longue enquête sur la situation difficile des Tigréens dans le pays depuis le début du conflit, sous le prétexte de lutte contre l’influence du TPLF. Elle évoque des arrestations arbitraires et les exactions dont sont victimes les Tigréens dans la rue, dans le travail comme dans l’administration.