L’armée annonce aussi avoir arrêté plus de 60 collaborateurs des ADF.
Selon l’armée de la République démocratique du Congo (RDC), 22 membres du groupe armé d’origine ougandaise Forces démocratiques alliées (ADF) ont été tués depuis l’instauration de l’état de siège il y a une dizaine de jours.
Du 6 au 15 mai, « nous avons neutralisé (tué, NDLR) 22 membres des ADF sur l’ensemble de notre zone opérationnelle et récupéré huit armes AK47 », a déclaré à l’AFP le lieutenant Antony Mualushayi. Il est le porte-parole de l’armée dans la région de Beni, dans la province du Nord-Kivu.
Pendant la période sus-évoquée, l’armée a aussi arrêté plus de 60 collaborateurs des ADF. Ainsi qu’une dizaine d’étrangers, précisément des Ougandais apprend-on.
Les ADF sont des rebelles musulmans ougandais, qui ont une base en RDC où ils se sont installés en 1995. Ils sont de loin le plus meurtrier des 122 groupes armés répertoriés dans l’Est congolais.
A titre d’illustration, ils sont accusés ces 18 derniers mois, du massacre de plus de 1 000 civils dans la région de Beni. Le 11 mars, les États-Unis ont placé les ADF parmi les « groupes terroristes » affiliés aux djihadistes de l’État islamique (EI).
Le régime de l’état de siège
Le 6 mai, le président de la République Félix Tshisekedi a placé les provinces du Nord-Kivu (Est) et de l’Ituri (Nord-Est) sous le régime de l’état de siège afin de mettre fin aux massacres des civils par des présumés ADF.
Pour une durée de 30 jours (mais renouvelable), cette mesure exceptionnelle semble être accueillie plutôt favorablement par la population. Depuis fin octobre 2019, l’armée a lancé plusieurs opérations pour lutter contre les attaques meurtrières des ADF, sans résultat convaincant jusqu’à présent.
L’annonce de l’état de siège a été suivie à Kinshasa de plusieurs cérémonies et communications. Lundi, lors de la célébration de la fête des Forces armées, le Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde a exprimé aux troupes sur le terrain le soutien de la nation toute entière.