Aujourd’hui, 90 députés siègent déjà officiellement, mais 50 sièges restent à pourvoir.
Les Centrafricains sont aux urnes ce dimanche pour participer au troisième tour des législatives entamées en décembre. Sur le terrain, les défis sécuritaires sont énormes. De même on note l’arrivée de nouvelles candidatures.
Le premier tour, le 27 décembre, avait été fortement perturbé par la rébellion Coalition des patriotes pour le changement (CPC), empêchant près de la moitié de la population d’aller aux urnes. Le 14 mars, on a donc voté à nouveau pour un premier tour dans les circonscriptions qui n’avaient pas pu aller aux urnes, ainsi que dans celles où un second tour était nécessaire. Ce dimanche 23 mai, cinquante sièges seront concernés, avec huit circonscriptions qui devraient aller voter pour la première fois.
Défis sécuritaires
Sur le plan sécuritaire, plusieurs circonscriptions n’avaient pas pu voter lors des précédents scrutins. À Bakouma, par exemple zone minière de l’est du pays, tenue jusqu’à récemment par les groupes armés, les ponts, qui avaient été détruits ont été réparées. La 3ᵉ tentative de vote pourrait être la bonne. D’autant que l’ensemble des forces sont mises à contribution : FACA, casques bleus, ainsi que les « instructeurs » russes, selon le rapporteur général de l’ANE.
Si les forces armées centrafricaines et leurs alliés ont annoncé la reprise des principales villes, la sécurité reste néanmoins un enjeu majeur. Le Réseau arc-en-ciel comte déployer 500 observateurs sur le terrain, son coordinateur national Ali Ousmane est optimiste sur le déroulement du scrutin.
Tout est prêt pour que les élections puissent se tenir dans des bonnes conditions, affirme-t-il, parce que la plupart de notre territoire a été libéré, et les électeurs qui hier, à Bakouma, ne pouvaient pas voter, aujourd’hui peuvent le faire, parce que les forces de sécurité sont sur place. Donc, je crois que nous allons minimiser les risques d’insécurité. Les gens vont voter en toute sérénité. Il y a une peur relative, mais il faut toujours veiller parce qu’il peut y avoir des gens qui peuvent interrompre le processus ici ou là. Donc, la mission des forces de sécurité, ça relève des forces de sécurité. Je crois que l’Etat va veiller. Ca relève du ministère de la Défense, du ministère de la Sécurité, et puis il y a nos partenaires qui sont là, la Minusca et autres. Donc, tout ce monde là, chacun en ce qui le concerne, mettra tout son sérieux pour assurer une sécurité totale le jour du vote
De nouvelles casquettes
Sur le plan politique, le Mouvement cœurs unis du président Touadéra et ses partis alliés comptent déjà une quarantaine de sièges au sein de l’Assemblée. Ils ne sont plus très loin de la majorité absolue, un objectif qui semble atteignable lors de ce nouveau tour du scrutin.
Mais cette nouvelle Assemblée nationale sera surtout marquée par la place des indépendants. Ils sont déjà 22 à avoir été élus. Et de nombreux autres sont encore sur les rangs. Il s’agit d’une nouveauté dans le paysage politique centrafricain. Certains observateurs voient dans le nombre de ces candidats sans étiquette l’émergence d’une nouvelle classe politique qui veut se démarquer des partis traditionnels.