Selon plusieurs sources, c’est le colonel Sadio Camara et le colonel Assimi Goïta qui sont derrières de ce coup de force.
Au Mali, des hommes armés se sont rendus ce lundi 24 mai au domicile officiel du Premier ministre Moctar Ouane. Le président Bah N’Daw, le Premier ministre Moctar Ouane, leur nouvellement nommé ministre de la Défense le général Souleymane Doucouré et d’autres « collaborateurs » ont été conduits par les armes au camp militaire de Kati.
Il a été demandé à leurs chauffeurs et gardes qui les accompagnaient de redescendre sans eux vers la capitale malienne, rapporte RFI. Dans la soirée et la nuit, la ville de Bamako était plutôt tranquille et la télévision nationale a même rediffusé cette nuit le communiqué officiel annonçant la liste des membres du gouvernement.
Les militaires n’ont toujours pas fait de communiqué pour expliquer ces initiatives. Cependant selon plusieurs sources, c’est le colonel Sadio Camara, qui venait de perdre son fauteuil à la Défense, et le colonel Assimi Goïta, vice-président de transition et leader de la junte pourtant officiellement dissoute, qui sont derrières de ce coup de force.
L’ONU appelle au calme
Dans le pays, ce coup de force provoque beaucoup d’incompréhension. Certaines leaders politiques ont déjà ouvertement fait part de leur indignation comme l’ancien Premier ministre Moussa Mara, ou encore les anciens ministres Mamadou Ismaila Konaté et Housseini Amion Guindo, apprend-on.
Dans un communiqué commun, la « tentative de coup de force » est condamnée par la mission de l’ONU au Mali (Minusma), la Communauté des États ouest-africains (Cédéao), l’Union africaine, la France, les États-Unis, le Royaume-Uni l’Allemagne et l’Union européenne.
Le comité local de suivi de la transition composé de tous les représentants de la communauté internationale au Mali s’inquiète. Il demande « la libération immédiate et inconditionnelle » des autorités de transition arrêtées.
Dans un tweet, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a appelé « au calme » au Mali et à la « libération inconditionnelle » de ses dirigeants civils : « Je suis profondément préoccupé par les informations sur l’arrestation des dirigeants civils chargés de la transition au Mali », a-t-il souligné dans son message.