Il a démissionné cette mi-journée en présence de la mission de diplomates venus les rencontrer à la base militaire de Kati.
Au Mali, le président et le Premier ministre de transition ont démissionné après leur arrestation lundi par les militaires, a-t-on appris mercredi de sources militaire et diplomatique.
Bah Ndaw et Moctar Ouane ont démissionné en présence de la mission de diplomates venus les rencontrer à la base militaire de Kati, a précisé Baba Cissé. Il est le conseiller spécial du colonel Assimi Goïta, à l’origine de ce coup de force aux conséquences inattendues.
En effet, les deux hommes ont démissionné avant la venue de la mission à Kati, selon un membre de la délégation. Une délégation composée de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest(Cedeao), de l’Union africaine (UA) et de la mission de l’Onu dans le pays (Minusma).
La délégation s’est après rendue dans les bureaux du colonel Goïta, vice-président de la transition : « On a revu le vice-président pour lui dire notre désaccord », a déclaré le même membre de la délégation.
Ces démissions plongent tout le monde dans l’incertitude quant à la suite des événements dans ce pays crucial pour la stabilité du Sahel.
Des sanctions
Les diplomates sont à l’œuvre afin d’apporter une réponse aux agissements des colonels, plus que jamais sous haute pression internationale. Le Conseil de sécurité de l’ONU devrait se réunir à huis clos à 19h GMT.
Si la médiation ouest-africaine ne résout pas cette nouvelle crise, « nous prendrons des sanctions contre tous ceux qui empêchent le processus de transition de se développer », a averti le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian. Ces sanctions ne seront pas seulement le fait de la France, mais aussi des « Etats africains, (de) l’ensemble des acteurs », a-t-il dit.
Il faut rappeler que le médiateur de la Cédeao, Goodluck Jonathan, est depuis mardi 25 mai à Bamako. L’ancien chef d’Etat nigérian va tenter de débloquer la crise créée par le nouveau coup de force des putschistes du mois d’août 2020.
Des pourparlers ont débuté dans la soirée d’hier entre Goodluck Jonathan et des membres de l’ex-junte. Selon un témoin, le vice-président, le colonel Assimi Goïta, a pris la parole pour reprendre les grandes lignes de son communiqué publié après l’arrestation du président de la transition et de son Premier ministre.