Il y a un demi-siècle, le Sud-Est du pays avait été le théâtre d’un des plus meurtriers conflits du XXe siècle.
Au Nigeria, pas moins de 127 policiers ou membres des forces de sécurité ont été tués depuis le début de l’année dans le Sud-Est du Nigeria, selon les chiffres avancés par des médias locaux.
Les autorités accusent le Mouvement des peuples indigènes du Biafra (Ipob), le principal groupe séparatiste: « Les attaques quasi-quotidiennes ont transformé notre terre en un théâtre de guerre. La situation est telle, qu’il « est devenu rare de voir des policiers patrouiller sur nos routes », se plaint Vivian Okafor, une habitante d’Owerri, la capitale de l’Etat d’Imo.
« Avec la hausse des meurtres de policiers, nous sommes très prudents ces jours-ci.Beaucoup d’entre nous évitent désormais de porter leur uniforme sur le chemin du travail », explique-t-il à l’AFP un haut responsable de la police locale.
Les attaques n’ont pas pour seul cible la police puisque au moins cinq bureaux de la commission électorale nationale ont été brûlés ces derniers mois. Mettant en difficulté les préparatifs pour l’élection présidentielle de 2023.
En avril dernier, c’est une prison centrale qui a été ciblée à Owerri. Des hommes armés ont utilisé des explosifs pour s’introduire dans l’enceinte de la prison.
Des douloureux souvenirs
Avec ces attaques qui visent des policiers et des symboles du pouvoir central, ravivent le douloureux souvenir de la guerre du Biafra. En effet, il y a un demi-siècle, le Sud-Est du Nigeria avait été le théâtre d’un des plus meurtriers conflits du XXe siècle.
Pendant des années, cette guerre est restée pratiquement sacré dans le pays. Mais de nombreux Igbos se sentent toujours « sous occupation » et souvent injustement traités par le gouvernement.
Il y a 8 ans, est né l’Ipob. Ce mouvement milite pour la création d’un Etat indépendant dans le Sud-Est. C’est pourquoi il a été classé comme « organisation terroriste » par Abuja en 2017.
En décembre 2020, une autre organisation a été créée : la Eastern Security Network (Reseau Sécuritaire de l’Est, ESN), organisation paramilitaire et bras armé du mouvement.
L’Ipob soutient que l’ESN est une milice civile de « défense des terres contre invasions des bergers peuls », issus du Nord. Il ne s’en prend pas aux symboles de l’Etat central.