Le chef d’Etat français devrait prononcer un discours d’une vingtaine de minutes durant sa visite au Rwanda.
Le président français Emmanuel Macron est attendu ce jeudi 27 mai 2021 au Rwanda. Il est persuadé qu’une « page nouvelle de notre histoire avec le Rwanda et l’Afrique » va s’écrire.
Au programme de sa visite, une conférence de presse avec Paul Kagame, avant un tête-à-tête et un déjeuner entre les deux hommes. Mais le temps fort de cette journée sera la visite du mémorial du génocide de Gisozi.
À l’extérieur ce mémorial, bâti à partir de 1999, sont enterrées plus de 250 000 de personnes. À l’intérieur, un musée retrace l’histoire du génocide des Tutsis. De la montée de la haine aux massacres, photos et vidéos relatent l’horreur vécue au printemps 1994.
À la fin de cette visite, Emmanuel Macron donnera un discours très attendu. Va-t-il présenter des excuses, comme l’ont fait par le passé les États-Unis, la Belgique, les Nations unies ou l’Église catholique ? La question reste en suspens.
Le pardon au nom de la France
Le chef d’Etat français devrait prononcer un discours d’une vingtaine de minutes. Son message s’adressera aux victimes du génocide des Tutsis et aux survivants : « Il y a besoin de mettre des mots sur le rôle exact de la France dans cette période allant de 90 à 94 », explique un conseiller du président français.
Cette envie se ressent surtout au sein d’Ibuka Rwanda, la principale organisation de rescapés du génocide. Egide Nkuranga, son président, confie à RFI : « Il pourra peut-être demander pardon au nom de la France. (…) C’est tout ce qu’on attend. Et le reste, ça va continuer ».
En 2010, alors qu’il était en visite au Rwanda, Nicolas Sarkozy avait reconnu de « graves erreurs d’appréciation » de la part de la France. « Des erreurs politiques » et une « forme d’aveuglement ». Freddy Mutanguha, le directeur du mémorial de Gisozi, lui avait présenté des images du soutien français à l’ancien régime de Juvénal Habyarimana : « Il a écouté mais n’a pas fait de commentaires », se rappelle-t-il.