Les organisations de la société civile ont appelé le président rwandais à présenter des excuses au peuple congolais.
En République démocratique du Congo (RDC), des centaines de personnes ont organisé un sit-in mardi dans la ville de Bukavu, située dans l’Est du pays. Ils étaient venus pour dénoncer des « propos négationnistes » tenus par le président rwandais Paul Kagamé concernant les crimes commis en RDC.
Réunis devant l’Institut français de la ville, les organisations de la société civile ont appelé le président rwandais à présenter des excuses au peuple congolais. Le 17 mai à Paris, lors d’une interview accordée à France 24 et RFI, Paul Kagamé avait jugé le rapport Mapping de l’ONU – publié en 2010 et qui répertorie plus de 600 violations graves des droits humains commises en RDC entre 1993 et 2003- « extrêmement controversé », « contesté » et « politisé ».
Ces propos avaient provoqué une levée de bouclier en RDC. Obligeant Kigali a expliqué qu’il y avait eu « confusion » sur les propos du président rwandais : «Kagame pour toi, c’est fini aujourd’hui »; « le combat pour la reconnaissance des crimes indiqués dans le rapport Mapping va se poursuivre », ont lancé les manifestants à Bukavu.
Des « propos méprisants »
« Il n’y a pas de petit et grand génocide. Il y a eu des crimes graves au Rwanda en 1994 et tout le monde est d’accord, mais il y en a eu aussi en RDC depuis 1993 jusqu’à aujourd’hui. Tous méritent justice et réparation », a déclaré dans un communiqué la société civile locale.
Cette structure a déploré la montée des « lobbies négationnistes et des propos méprisants » qui s’activent pour « nier les évidences contenues dans le rapport Mapping ».
Sur des banderoles, on pouvait lire: « La France ne doit pas être un soutien aux lobbies négationnistes des crimes commis en RDC, ni faire de ces crimes un deal diplomatique avec le Rwanda ».
Il faut noter que depuis les deux guerres du Congo (1996-97 et 1998-2003), les relations entre le Rwanda et la RDC sont tendues. Mais elles se sont un peu améliorées depuis l’arrivée au pouvoir de Félix Tshisekedi en 2019.