Selon l’ONG Save the Children, l’enlèvement d’enfants est devenu une nouvelle tactique des groupes armés impliqués dans le conflit.
51 enfants, des filles pour la majorité, ont été enlevés en 2020 par les groupes jihadistes qui sèment la terreur dans le Nord-Est du Mozambique depuis plus de trois ans. Ces des chiffres communiqués par l’ONG Save the Children.
« L’enlèvement d’enfants est devenu une nouvelle tactique, d’une régularité alarmante, de la part des groupes armés impliqués dans le conflit », s’inquiète l’organisation mercredi dans un communiqué. Elle ajoute que ce chiffre ne reflète que le nombre de cas signalés.
Save the Children s’appuie sur des statistiques relevées entre janvier 2020 et janvier 2021 par l’ONG américaine Acled qui enquête sur les conflits.
Des groupes connus localement sous le nom d’ «Al-Shabab » (« les jeunes » en arabe, Ndlr) multiplient des exactions dans la province pauvre et à majorité musulmane du Cabo Delgado, frontalière de la Tanzanie.
Ils sèment la terreur, incendiant les villages, tuant des hommes, pratiquant des kidnappings pour recruter de nouveaux soldats ou des esclaves sexuelles.
2.800 personnes tuées
En mars dernier, une famille avec quatre enfants a quitté la ville de Palma, cible d’une attaque d’envergure qui a fait des dizaines de morts, selon Save the Children.
Arrêtés par des hommes armés, leurs filles ont été mises de côté et « enfermées dans des maisons. Puis ils nous ont retenus dans une autre maison », dit la mère de 42 ans.
« Plus tard, ils sont revenus et ont pris les filles qui les intéressaient », poursuit-elle. Les parents ont réussi à s’en fuir avec trois enfants mais ils n’ont jamais revu leur fille de 14 ans.
« Avant 2020, il n’y avait pas trace de meurtres ou d’enlèvements intentionnels d’enfants » dans la région, précise l’ONG, soulignant qu’aucun recensement ne permet de dire combien d’enfants ont pu échapper à leurs ravisseurs ou restent portés disparus.
Les violences jhadistes ont déjà tué 2.800 personnes et contraint 700.000 à fuir dont 364.000 mineurs, selon les ONG et l’ONU.