Les forces françaises au Mali ont capturé un homme qu’elles décrivent comme un « combattant de haut rang de l’État islamique dans le Grand Sahara » (EIGS), a déclaré l’armée française mercredi.
Dadi Ould Chouaib, également connu sous le nom d’Abou Dardar, a été arrêté le 11 juin dans la région des « trois frontières » entre le Niger, le Mali et le Burkina Faso, théâtre de fréquentes attaques de groupes extrémistes, a indiqué l’armée dans un communiqué.
Il portait « une arme automatique, un télescope de vision nocturne, une veste de combat, un téléphone et une radio », mais s’est rendu sans résistance. Il a été localisé lors d’un ratissage par hélicoptère dans le cadre d’une mission conjointe entre les troupes de l’opération française Barkhane et les forces nigériennes.
L’armée nigérienne a déclaré dans un communiqué mercredi que l’opération conjointe, lancée le 8 juin, avait donné lieu à un affrontement mardi avec des « terroristes armés » qui a fait un mort nigérien et « 12 terroristes neutralisés ». Le terme « neutralisé » signifie « tué » dans les contextes militaires ouest-africains.
Dardar était auparavant membre du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO), lié à Al-Qaïda, dont de nombreux combattants avaient rejoint l’EIGS.
Arrêté une première fois en 2014, il a été remis aux autorités maliennes. Mais il a fait partie des quelque 200 prisonniers libérés en octobre 2020 en échange de quatre otages, dont la travailleuse humanitaire française Sophie Petronin.
Dardar est soupçonné d’avoir été l’un des hommes armés qui ont mutilé trois personnes sur un marché de Tin Hama, dans le nord du Mali, le 2 mai, leur coupant les mains et les pieds, selon des sources locales. Selon la mission des Nations unies au Mali, MINUSMA, les hommes armés étaient soupçonnés d’appartenir à l’EIGS.
L’arrestation de Dardar sera une bonne nouvelle pour la France, après que le président Emmanuel Macron a promis en février d’intensifier ses efforts pour « décapiter » les groupes extrémistes dans la région du Sahel.
La France, ancienne puissance coloniale dans les trois pays « tri-frontaliers », poursuit une stratégie consistant à cibler les dirigeants des groupes militants. Sa présence militaire dans le Sahel semi-aride, l’opération Barkhane, a récemment demandé l’élimination d’un combattant de haut rang du groupe Al-Qaida au Maghreb islamique, un adversaire de l’EIGS dans la région.
Baye Ag Bakabo était responsable de l’enlèvement et de la mort de deux journalistes français de RFI, Ghislaine Dupont et Claude Verlon, tués dans le nord du Mali en 2013.
Macron a récemment annoncé que la France allait réduire progressivement sa force Barkhane, forte de 5 100 hommes, qui lutte depuis huit ans contre les groupes extrémistes au Sahel. Il a déclaré plus tôt ce mois-ci qu’il voyait la future présence de la France comme faisant partie de la force opérationnelle internationale Takuba au Sahel, dans laquelle des « centaines » de soldats français formeraient « l’épine dorsale ».
Cela signifierait la fermeture des bases françaises et l’utilisation de forces spéciales qui se concentreraient sur les opérations anti-terroristes et la formation militaire, a-t-il dit. Mais les plans de M. Macron ont alimenté les craintes que certaines zones du Sahel, en particulier le nord du Mali, ne passent complètement aux mains de groupes extrémistes, les autorités locales semblant incapables de rétablir leur emprise sur la région.