Bien que les chiffres officiels indiquent un impact faible de la propagation de la maladie, les Togolais restent assujettis à des mesures restrictives.
Au Togo, la fermeture des frontières depuis plus d’un an pour limiter la propagation du coronavirus, a des conséquences sur les populations. A titre d’exemple, Kossigan, ancien chauffeur de taxi de l’axe Lomé-Cotonou, a été contraint de changer d’activité. Aujourd’hui, il est gardien de parking.
La « Covid-19 a tué notre activité. Certains de nos collègues sont malades faute d’activités, d’autres sont retournés au village », se plaint ce quadragénaire, les yeux larmoyants.
Bien que les chiffres officiels indiquent un impact faible de la propagation du virus avec environ 13 000 infections enregistrées et 126 morts en plus d’un an de crise, les Togolais restent assujettis à des mesures restrictives et l’économie est à l’agonie.
Dans ce pays d’Afrique de l’Ouest de 7,8 millions d’habitants, nombreux sont ceux qui survivent grâce au commerce au sein de la zone de libre-échange de la Cédéao (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest).
Commerçants aux abois
Avec la fermeture des frontières, le taux de croissance économique a dégringolé à 1,8 % en 2020 contre une prévision initiale de 5,5 %, selon des chiffres officiels : « La fermeture des frontières, les mesures de distanciation sociale et la limitation des déplacements (…) ont porté un coup dur à l’activité économique au Togo », avait déjà indiqué une étude réalisée en septembre 2020 par la Banque mondiale. L’institution a décidé de débloquer 70 millions de dollars pour accompagner l’économie togolaise.
« Mes activités sont pratiquement mortes depuis la fermeture des frontières terrestres, car la plupart de mes clients viennent de l’extérieur notamment de la Côte d’Ivoire et des pays limitrophes du Togo », se lamente Mme Ablavi, 52 ans, vendeuse de tissus au grand marché de Lomé.
Interrogée par RFI, Edith, 39 ans, vendeuse de produits cosmétiques, ajoute : «Nos autorités n’ont pas pitié de nous. Les frontières aériennes sont rouvertes depuis août, mais pourquoi garder les frontières terrestres fermées? C’est de l’injustice ».