Selon plusieurs sources, les soldats continuent d’empêcher les secours d’arriver sur place.
Un bombardement aérien dans le village de Togoga, à une trentaine de kilomètres à l’ouest de Mekele, la capitale régionale, aurait fait des dizaines de morts et de blessés mardi 22 juin.
L’armée fédérale éthiopienne a admis que les bombardements faisaient partie de ses tactiques militaires. En revanche, elle a démenti être à l’origine de l’attaque Togoga.
Or, ce sont bien ses soldats qui, selon plusieurs sources, continuent d’empêcher les secours d’arriver sur place. Depuis mardi, des ambulances ont essayé à plusieurs reprises de se rendre sur le site du drame. En vain.
« Nous tentons d’arriver par tous les moyens. Mais les militaires accusent les victimes d’être des rebelles, et ils nous soupçonnent de soutenir le TPLF », a dit un médecin de l’hôpital de Mekele.
La plus grande structure de soin du Tigré a envoyé huit véhicules d’urgence, mais seuls deux ont pu traverser les barrières : « Chaque heure compte. C’est une situation inacceptable et absurde, alors que les victimes sont de simples civils », a indiqué une source médicale.
L’Union européenne préoccupée
Selon RFI, certains témoins ont décrit des soldats tirant sur au moins une ambulance. Un enfant serait décédé dans une voiture de secours alors qu’elle était bloquée depuis des heures par un barrage des ENDF.
La situation est d’autant plus difficile qu’une grande partie des hôpitaux ont été gravement affectés par la guerre. D’après les experts, 70 % des centres de santé du Tigré ont été pillés, 30 % endommagés.
L’Union européenne s’est dite, mercredi soir, très préoccupée par ce bombardement parlant d’une attaque qui s’ajoute « aux violations horribles des droits de l’Homme combinées aux sérieuses allégations d’utilisation de la famine et des violences sexuelles comme armes de guerre ».