La plupart des élus de la Nation rejettent l’offre et demandent une enquête sérieuse sur cette affaire.
En République démocratique du Congo (RDC), le bureau de l’Assemblée nationale est perturbé par la polémique autour d’un supposé don de véhicules aux 500 députés. Le rapporteur de la chambre basse du parlement a peu amendé la version de son patron en garantissant que ces jeeps seront offertes à titre de crédit aux élus de la nation.
« Les Jeeps commandées par le bureau, comme à chaque législature, seront accordées à crédit aux honorables députés. Chaque institution a ses traditions et ses pratiques », soutient le rapporteur Joseph Lembi Libula.
Malgré leurs grosses payes, « les honorables députés se rendent aux travaux à moto ou en taxi. L’Assemblée nationale a enregistré beaucoup d’accidents. Il est honorable que l’élu de la Nation ait la mobilité qui lui donne un peu plus de dignité. Qu’est-ce qui est illégal, immoral », poursuit-il devant la presse au siège du Parlement.
Un enrichissement illicite
Cette nouvelle déclaration a étonné plus d’un député, que ce soit ceux de l’opposition dont les pro-Kabila ou alors les radicaux à l’exemple de Jean-Baptiste Kasekwa : « Comment le bureau de l’Assemblée peut-il se donner l’audace d’aller contracter un crédit à mon nom, sans que je l’aie souscrit ? C’est un mensonge. Je n’en ai jamais été informé. Ils sont en train de vouloir couvrir un scandale ».
Pour ce représentant du pepule, « cette affaire mérite une enquête sérieuse ». Car, « les propos du président de l’Assemblée selon lesquels le don est de M. Félix Tshisekedi fait penser à un enrichissement illicite, sans cause, qui est une infraction conformément à l’article 165 de notre Constitution. Où a-t-il trouvé tous ces moyens afin d’acheter des Jeeps aux députés ? ».
Cet opposant refuse l’offre, tout comme son collègue Delly Sessanga de l’Union sacrée, pro-Tshisekedi : « Je ne suis ni preneur ; ni souscripteur de cette opération », dit-il.