Le nombre de migrants morts en mer en tentant de rejoindre l’Europe a plus que doublé cette année, a indiqué mercredi l’Organisation internationale pour les migrations, appelant les États à prendre des mesures urgentes.
Les statistiques publiées par l’OIM dans un nouveau rapport, indiquent qu’au moins 1 146 personnes sont mortes en mer en tentant de rejoindre l’Europe au cours du premier semestre 2021.
En 2020, 513 personnes étaient mortes au cours de la même période, et 674 un an plus tôt.
Le rapport constate que : »Les organisations civiles de recherche et de sauvetage ont continué à faire face à des obstacles importants ».
Le rapport mentionne également que la majorité de leurs navires sont restés bloqués dans les ports européens, en grande partie à cause des saisies administratives et des procédures pénales et administratives en cours contre les membres d’équipage. »
Le rapport intervient à un moment où les interceptions de bateaux transportant des migrants au large des côtes nord-africaines sont en augmentation.
Dans un communiqué, le directeur général de l’OIM, Antonio Vitorino, a réitéré l’appel lancé aux États pour qu’ils prennent des mesures proactives afin de réduire les pertes de vies humaines sur les routes migratoires maritimes vers l’Europe et qu’ils respectent leurs obligations en vertu du droit international. »
« Accroître les efforts de recherche et de sauvetage, établir des mécanismes de débarquement prévisibles et garantir l’accès à des routes migratoires sûres et légales sont des étapes clés pour atteindre cet objectif », a-t-il ajouté.
Depuis des années, l’Italie et l’Union européenne financent, forment et équipent les garde-côtes libyens pour empêcher les passeurs de transporter des migrants et des réfugiés vers l’Europe dans des embarcations de fortune. En outre, un navire de la marine italienne ancré à Tripoli fournit une assistance technique aux garde-côtes.
Toutefois, les garde-côtes ont fait l’objet d’accusations répétées de mauvais traitements à l’encontre des demandeurs d’asile, ce qui a conduit de nombreuses ONG à dénoncer cette politique. Selon le droit maritime international, les personnes secourues en mer doivent être débarquées dans un port sûr. Et l’ONU ne considère pas la Libye comme un port sûr.