Les autorités de la ville autonome espagnole de Melilla ont déclaré jeudi que 238 Africains étaient parvenus à entrer dans l’enclave espagnole d’Afrique du Nord après avoir escaladé les clôtures qui la séparent du Maroc.
Les migrants subsahariens fuyant la pauvreté ou la violence tentent régulièrement de franchir par la force la frontière de 12 kilomètres de long à Melilla et dans l’autre enclave espagnole de la côte nord-africaine, Ceuta, comme tremplin pour atteindre le continent européen. Les migrants tentent souvent de traverser en grands groupes pour surprendre les agents de police des deux côtés des clôtures.
Dans l’une des plus grandes tentatives de ces derniers mois, plus de 300 hommes d’origine subsaharienne ont essayé de traverser aux premières heures de jeudi, selon un communiqué de la délégation du gouvernement espagnol à Melilla, une ville de 84 000 habitants.
Le communiqué précise que les migrants portaient des crochets pour escalader les clôtures et que trois agents de la Garde civile espagnole ont été légèrement blessés lorsqu’ils ont tenté d’arrêter les migrants.
Les 238 personnes qui ont réussi à entrer ont été emmenées dans un centre de traitement des migrants où elles doivent s’isoler afin d’éviter une éventuelle propagation du coronavirus.
Ils y restent généralement jusqu’à ce que les autorités déterminent s’ils peuvent être renvoyés dans leur pays ou s’ils remplissent les conditions requises pour rester en Espagne.
La pression exercée par les migrants sur la frontière de Melilla s’est accrue récemment, avec au moins cinq tentatives de passage depuis le mois de mai, après que des milliers de personnes – dont des centaines d’enfants non accompagnés – ont forcé le passage à Ceuta, à quelque 400 kilomètres à l’ouest.
Cela a déclenché un conflit diplomatique entre l’Espagne et le Maroc sur l’avenir du Sahara occidental, un territoire annexé par Rabat dans les années 1970.