L’ancien président de la Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo, a appelé lundi à la libération de 110 détenus, les qualifiant de prisonniers politiques.
« Nous nous battons pour les faire sortir de là », a-t-il déclaré à une centaine d’épouses de prisonniers qu’il a rencontrées dans la capitale économique Abidjan.
« L’objectif actuel de mon programme est de lutter pour la libération de tous les prisonniers d’opinion », a-t-il ajouté.
M. Gbagbo a évoqué la question lors d’une rencontre la semaine dernière avec l’actuel président Alasanne Ouattara, la première entre les deux hommes depuis les violences post-électorales de 2010-2011 qui ont fait 3 000 morts.
« Il n’a pas dit non mais il n’a pas dit oui. Il fera tout ce qu’il peut pour les libérer le plus rapidement possible », a déclaré M. Gbagbo lundi.
La crise a été déclenchée après que M. Gbagbo a refusé de reconnaître sa défaite face à M. Ouattara lors de l’élection présidentielle de 2010.
Le conflit qui a suivi a été brutal, les deux parties étant accusées d’atrocités. Après son éviction, Gbagbo a été envoyé à La Haye pour y être accusé de crimes contre l’humanité, mais il a finalement été acquitté.
Il est retourné dans l’ancienne colonie française, premier producteur mondial de cacao, en juin avec la bénédiction de Ouattara.
Parmi les 110 prisonniers de la liste de Gbagbo figurent des personnes arrêtées pendant la crise de 2010-2011 et d’autres arrêtées pendant la dernière campagne présidentielle de l’année dernière.
Certains des prisonniers cités ont été détenus pour des actions liées au retour de Gbagbo dans le pays en juin.
Alors que Gbagbo les appelle des prisonniers politiques, certains sur la liste ont été condamnés pour des crimes violents.
Le général Brunot Dogbo Ble, un fidèle de Gbagbo qui dirigeait la Garde républicaine, a été condamné à 18 ans derrière les barreaux pour le meurtre de quatre personnes, dont deux ressortissants français, en avril 2011.
« Une véritable réconciliation doit inclure la libération de ces prisonniers », a déclaré Simone Datte, présidente du collectif des femmes et des parents des personnes détenues en 2010-2011, qui est montée sur scène avec Gbagbo lundi.