Les navires de sauvetage ont recueilli plus de 700 personnes qui tentaient de traverser la Méditerranée dans des embarcations de fortune ce week-end, principalement au large des côtes de la Libye et de Malte, a indiqué dimanche un groupe d’aide aux migrants.
Ces derniers chiffres interviennent alors que les responsables des Nations Unies en matière de migration ont réitéré leurs appels en faveur d’un mécanisme plus équitable pour partager la responsabilité de la prise en charge de ces personnes, plutôt que de la laisser aux pays méditerranéens.
SOS Méditerranée a indiqué que son navire, l’Ocean Viking, avait effectué six opérations dans les eaux internationales depuis samedi.
Lors de la dernière intervention, il a secouru 106 personnes au large des côtes maltaises après avoir été alerté par le groupe d’aide allemand Sea Watch, a précisé l’organisation basée à Marseille.
« Le plus jeune survivant secouru lors de cette opération n’a que 3 mois », a tweeté SOS Méditerranée.
Dans la nuit de samedi à dimanche, l’Ocean Viking a rejoint les navires de Sea Watch et de ResQship, un autre groupe allemand, pour venir en aide à 400 personnes en difficulté en Méditerranée centrale, a indiqué le groupe.
Elles ont été secourues d’un navire qui prenait l’eau, dans ce qu’un porte-parole de l’organisation a déclaré à l’AFP être une opération particulièrement périlleuse.
Les personnes secourues ont été réparties entre l’Ocean Viking et Sea-Watch3.
L’Ocean Viking compte à lui seul 555 passagers à bord depuis les opérations de ce week-end, dont au moins 28 femmes, dont deux sont enceintes. L’organisation n’a pas encore déterminé dans quel port sûr ils pourront les laisser.
La Libye reste l’un des principaux points de départ pour des dizaines de milliers de migrants qui espèrent tenter la dangereuse traversée de la Méditerranée, malgré l’insécurité persistante dans le pays. La plupart d’entre eux tentent de rejoindre les côtes italiennes, situées à environ 300 kilomètres (190 miles).
Céline Schmitt, porte-parole de l’opération française du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, a déclaré le mois dernier qu’il était urgent de mettre en place un système automatique permettant de répartir les nouveaux arrivants entre les pays, afin de leur assurer un meilleur accueil, et de ne pas laisser les pays méditerranéens en assumer seuls la responsabilité.
« Si nous regardons la Méditerranée centrale, l’année dernière, il y avait moins de 50 000 personnes qui sont arrivées », a-t-elle déclaré.
« C’est tout à fait gérable pour la population européenne », quand on sait qu’il y a 82 millions de personnes dans le monde qui ont été forcées de fuir leur maison, a ajouté Mme Schmitt.
Le porte-parole de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), Paul Dillon, a adopté une position similaire la semaine dernière.
« En plaidant pour de meilleures pratiques de gestion des migrations, une meilleure gouvernance des migrations et une plus grande solidarité de la part des États membres de l’UE, nous pouvons proposer une approche claire, sûre et humaine de cette question qui commence par sauver des vies en mer », a-t-il déclaré.
La traversée de la Méditerranée centrale, entre la Libye et l’Italie ou Malte, est de loin la plus meurtrière au monde, selon les chiffres de l’OIM.
Sur les 1 113 décès enregistrés en Méditerranée au cours du premier semestre de cette année, 930 y ont été recensés.
Néanmoins, selon les derniers chiffres de l’OIM, un nombre croissant de migrants ont tenté la traversée cette année.