Le Soudan remettra à la Cour pénale internationale (CPI) plusieurs de ses anciens dirigeants, dont l’autocrate déchu Omar el-Béchir, recherché pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre pendant le conflit au Darfour, a annoncé mercredi le ministre des Affaires étrangères du pays.
« Le Conseil des ministres a décidé de remettre les personnes recherchées à la Cour pénale internationale », a déclaré Mariam al-Mahdi, ministre soudanais des Affaires étrangères.
Selon l’agence officielle Suna, la décision a été prise à l’issue d’une réunion consultative entre le bureau du ministère des Affaires étrangères et le nouveau procureur en chef du tribunal de La Haye, Karim Khan, en visite à Khartoum.
Le conflit du Darfour a éclaté lorsque des rebelles de la communauté ethnique d’Afrique centrale et subsaharienne du territoire ont lancé une insurrection en 2003, se plaignant de l’oppression du gouvernement dominé par les Arabes à Khartoum.
Le gouvernement d’Al-Bashir a répondu par une campagne de bombardements aériens et de raids par des milices connues sous le nom de janjaweed, qui sont accusées de massacres et de viols. Jusqu’à 300 000 personnes ont été tuées et 2,7 millions ont été chassées de leurs maisons.
Le tribunal a inculpé al-Bashir de crimes de guerre et de génocide pour avoir prétendument organisé la campagne d’attaques au Darfour. Les procureurs soudanais ont lancé l’année dernière leur propre enquête sur le conflit du Darfour.
Le tribunal a également inculpé deux autres hauts responsables du régime d’al-Bashir : Abdel-Rahim Muhammad Hussein, ministre de l’Intérieur et de la Défense pendant une grande partie du conflit, et Ahmed Haroun, un haut responsable de la sécurité à l’époque et plus tard le chef d’al- Le parti au pouvoir de Béchir. Hussein et Haroun sont tous deux en état d’arrestation à Khartoum depuis que l’armée soudanaise, sous la pression des manifestants, a renversé al-Bashir en avril 2019.
Le tribunal a également inculpé le chef rebelle Abdulla Banda, dont on ignore le sort, et le chef janjawid Ali Kushayb, qui a été inculpé en mai de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre.