Au moins quatre personnes ont été tuées mercredi sur une route de l’Ituri (nord-est de la République démocratique du Congo) par des présumés rebelles des Forces démocratiques alliées (ADF), qui ont également incendié une dizaine de véhicules qui devaient circuler en convoi sécurisé. Une vingtaine de personnes sont toujours portées disparues.
« Une attaque s’est produite ce matin sur la route nationale 4, près d’Ofai (territoire d’Irumu). Plus d’une dizaine de véhicules ont été incendiés. Le bilan humain final n’est pas encore connu », ont indiqué sur Twitter des experts du Baromètre de la sécurité du Kivu (KST), ajoutant que « les ADF sont suspectés.
Le convoi était escorté par des casques bleus de la Mission des Nations Unies en RDC (Monusco) et de l’armée, a indiqué Dieudonné Malangayi, un leader de la société civile locale. « C’est vers 10 heures du matin que les rebelles des ADF ont coupé le convoi en plein milieu, ils ont attaqué les véhicules », a-t-il expliqué à l’AFP.
« Les ADF ont tué quatre personnes, dont une a été retrouvée brûlée dans l’un des 13 véhicules incendiés » par les rebelles, a indiqué le lieutenant Jules Ngongo, porte-parole des opérations militaires en Ituri. « Nous avons réussi à récupérer plus de 60 personnes portées disparues dans la brousse » après l’attaque, a-t-il ajouté.
Présence de groupes armés
Dans une vidéo vue par l’AFP, plusieurs véhicules sont vus en feu ou en train de fumer sur le chemin de terre, non loin des maisons, tandis que des casques bleus armés patrouillent dans le secteur. La RN4 relie la province de l’Ituri à la province du Nord Kivu. Les véhicules sont escortés par les forces de sécurité en raison de la présence de groupes armés le long de cette route d’importance régionale.
Le convoi devait être précédé de casques bleus et suivi par l’armée, mais certains véhicules se sont isolés et ont été attaqués. Le lieutenant Ngongo a appelé la population à respecter les horaires et les consignes d’organisation des convois, ajoutant que le mauvais état de la route ne facilitait pas la bonne fluidité de la circulation.
Colère locale
Cette dernière attaque a provoqué plus de tollé dans l’est de la RDC, où les civils disent que les ADF intensifient leurs attaques. « A quoi sert notre armée ? Comment pouvons-nous attaquer un convoi de véhicules civils alors que l’armée les a sécurisés ? Sans capturer un seul rebelle ? a déclaré Christian Munyanderu, coordinateur d’un groupe local de défense des droits humains.
Accusés d’avoir tué des milliers de civils en Ituri et dans la province voisine du Nord-Kivu, les ADF étaient à l’origine des rebelles musulmans ougandais opposés au régime du président Yoweri Museveni. Ils sont désormais présentés par l’organisation djihadiste État islamique (EI) comme sa branche en Afrique centrale et sont considérés comme le plus meurtrier des groupes armés opérant dans l’est de la RDC.
Depuis mai, l’Ituri et le Nord-Kivu sont en état de siège, une mesure exceptionnelle destinée à mettre un terme aux activités des ADF et de plusieurs autres groupes qui terrorisent les civils.